Dans le récit Nommer le vivant, premier livre de Mélilot de Repentigny, « l’hiver demeure une épreuve » où son alter ego, Myrique, est en proie à des pensées suicidaires, hantées par « ces cordes rassurantes et leur noeud salvateur ».
En ouverture du récit, Myrique, ouvertement non binaire, est d’ailleurs au plus bas : « [J]’observe la petite ecchymose qui s’est formée là où on me pique le matin contre la phlébite. Près de cette ecchymose se bat mon foie. S’il a la même force et le même courage que moi, il abandonnera bientôt. » Myrique a avalé une centaine de Tylenol et cherche ses repères dans l’aile psychiatrique de l’hôpital.
Autour, d’autres êtres vivent d’autres combats, dont la détresse s’ancre parfois dans le réel avec absurdité : « Pour la calmer, on lui gueule de cesser de gueuler. » Pour en faire jaillir la profondeur et y trouver de quoi nourrir, peut-être, un peu d’espoir, Myrique entreprend de reconnaître, de décrire et de nommer cette humanité en crise.
Dans le processus, les murs anonymes de l’hôpital se parent de visages, de moments et de rencontres arrachés au vide. Le personnel soignant et, surtout, les êtres aux divers troubles de santé mentale deviennent alors des personnages inondés de lumière. Cette projection bienveillante est thérapeutique pour Myrique, qui obtient finalement son congé de l’hôpital. Mais la fin d’un cycle n’est hélas que le début d’un autre.
De Montréal, Myrique déménage à Rimouski, pour combler son besoin de reconnecter avec le territoire, l’horizon, le fleuve et la diversité des arbres. En effet, la
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