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Nos nouveaux classiques de la littérature | La conversation se poursuit

Paru en premier sur (source): journal La Presse


Publié à 7h00

Soifs, sans conteste, l’immense série de romans de Marie-Claire Blais. Le propos, le souffle, le style, la maîtrise, les personnages, les situations, englobés dans une forme digne d’une cathédrale littéraire de notre temps, font de cette œuvre le nec plus ultra des dernières décennies au Québec. Elle avait déjà une extraordinaire carrière avant de commencer cette immense “saga”. Elle a su tracer de nouveaux sillons. Brava !

Bernard Gilbert, écrivain et directeur général du Salon du livre de l’Estrie

Dominique Fortier demeure mon phare pour la finesse de son style, la beauté de ses images et la profondeur de ses réflexions. Au péril de la mer fut son premier livre qui m’a éblouie et Les villes de papier et tous les autres par la suite. C’est une artiste totale, écrivaine et traductrice, capable d’expliquer le cheminement de ses expériences dans son processus de création, de reconnaître ses phares, dont Yvon Rivard avec notamment Le chemin de l’école, et aussi François Ricard. Elle est habile à articuler ce mode hybride “carnet-essai-fiction”, à entrelacer les histoires et les récits, à déployer son univers comme une fine broderie, tout autant qu’à mettre en lumière d’autres univers littéraires et à faire dialoguer et briller ceux et celles qui l’accompagnent encore sur ce chemin.

Céline Gauthier

La femme qui fuit, d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Qui nous raconte une page de notre histoire collective tout en nous racontant l’histoire réelle, passionnante, émouvante d’une femme différente, en avance sur son temps, énigmatique, dont on ne peut comprendre tous les choix. Présentée sous forme d’enquête : on veut savoir ! Un livre majeur de notre littérature écrit avec une grande sensibilité.

Denise Latulippe

Pour moi, Kukum, [de Michel Jean], est le roman québécois des dernières années. Ce roman enseigne, par les émotions vécues des personnages, la triste réalité de notre histoire, qui est trop souvent absente de notre héritage. Le Québec est très en retard dans la compréhension de l’autre au point de vue des Premières Nations, et ce, pour de multiples raisons. Les cours d’histoire québécois sont axés sur les conflits franco et anglo, mais, dans ce débat, les enjeux autochtones sont oubliés. Et cela ne changera pas quand le gouvernement refuse d’admettre le racisme systémique. Bref, Kukum vient expliquer au lecteur ce qu’il ignore de l’histoire canadienne.

François Clark

Deux livres se démarquent pour moi : La fiancée américaine [d’Éric Dupont], et L’énigme du retour [de Dany Laferrière]. Le premier parce qu’il m’a éblouie, transportée et émue. Je suis entrée dans ce roman comme en apnée avant d’en ressortir totalement ravie, avec l’envie d’y retourner. Le second parce qu’il semblait s’adresser autant à ma sensibilité qu’à mon intelligence, et j’oserais dire aussi à mon âme, car sa poésie est à la fois manifeste et subtile.

Geneviève Thibault

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