Source : Le Devoir
Je me souviens
En 2046, la fonte des calottes glaciaires s’est aggravée. Les bouleversements écologiques commencent sérieusement à mettre en péril l’avenir habitable de la planète. La France est dirigée par un régime autoritaire, religieux et complotiste. C’est dans ce contexte très tendu que deux auteurs de bande dessinée débarquent en Antarctique afin de colliger des analyses climatiques concernant la préservation de la mémoire des glaces. Sur place, leur objectif est de sensibiliser la population au dégel accéléré. Dans leur journal de bord, ils collectent des données qu’ils transmettent à Marie, la responsable du projet. Mais celle-ci souffre d’amnésie partielle, ce qui complique la mission. Avec ce premier tome à l’esthétisme condensé et sobre, Benjamin Adam — auteur du réussi UOS (éditions 2024, paru en 2021) — propose un récit d’anticipation ambitieux et grisant sur les conséquences du changement climatique. Mais son œuvre se veut également une réflexion profonde sur l’avenir politique de l’humanité, sur le point de s’effondrer elle aussi.
Ismaël Houdassine
Inlandsis Inlandsis
★★★1/2
Benjamin Adam, Charivari, Paris, 2025, 296 pages
Ne pas rompre le dialogue
Après Nous vivrons (Les Arènes, 2024), publié à la suite des massacres commis par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, le prolifique Joann Sfar nous revient avec une œuvre somme au titre un tantinet provocateur. Alors que la guerre au Proche-Orient apporte son lot quotidien d’horreur entre les Israéliens et les Palestiniens, le bédéiste français de 53 ans explore les racines de l’antisémitisme. Cet étrange album plein d’érudition, où plane l’ombre d’un paternel, est aussi le
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