Source : Le Devoir
Travailler pour sa peine
Le parcours de Drac Berthiaume est étourdissant, c’est le moins que l’on puisse dire. Il aura été concepteur graphique, recherchiste, réalisateur, illustrateur, musicien même, avant de publier, à l’âge de 76 ans, Le conte, premier tome d’une trilogie intitulée Corvus, consacrée à la construction d’un chemin de fer en Estrie au XIXe siècle. Campée en 1860, cette première partie raconte comment des ouvriers travaillant à la construction d’une voie ferrée réussissent, avec intelligence et muscle, à contourner un promoteur un tantinet radin qui a promis de les payer seulement lorsque le premier train arriverait en gare. Véritable plaidoyer sur la force d’une union des travailleurs, Le conte est porté par un dessin très fort et organique, qui n’est pas sans évoquer le trait du peintre René Richard ou, encore, les premiers dessins des membres du Groupe des sept, qui furent les premiers à mettre en avant la force de la nature canadienne dans leurs toiles. Autrement dit, c’est beau !
Le conte
★★★1/2
Drac Berthiaume, Moelle Graphik, Québec, 2023, 128 pages
Un combat inégal
C’est fou comment, en une quinzaine d’années, les réseaux sociaux sont venus s’immiscer sournoisement dans nos vies. Conçues soi-disant comme outils de partage et de lien social, ces applications sont devenues de véritables plaies qui, en échange d’une petite dose de dopamine, prennent beaucoup de ce que nous sommes. C’est le constat qu’a fait Bach, autrice et illustratrice, qui raconte, dans Tant pis pour les likes, sa cure de désintox des médias sociaux, calquée
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