Source : Le Devoir
1, 2, 3…
Un magicien, un socle sur lequel déposer son haut-de-forme, une baguette, un salut et le spectacle peut commencer. Sur une légère agitation du bâtonnet magique, un premier lapin sort du chapeau. Puis un deuxième, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le prestidigitateur, enseveli sous 10 léporidés, renvoie un à un les poilus d’où ils viennent. Paru en 1970, Dix petits lapins est réédité ici par L’école des loisirs. Ce chef-d’œuvre de Maurice Sendak est toutefois bien plus qu’un album à compter et décompter. Sans texte, ou presque, l’histoire se dévoile dans le style minimaliste de l’artiste qui met en scène des personnages continuellement en action. L’expression du magicien, qui va d’un simple trait laissant deviner une paupière fermée, se transforme petit à petit dans un mouvement de sourcil, une courte ligne inversée laissant deviner l’état changeant du héros. À l’image d’un film muet, les protagonistes livrent ainsi une prestation burlesque créée par l’accumulation et leurs expressions chargées de sens. Un album qui contient tout l’art de s’adresser aux enfants.
Dix petits lapins
★★★★1/2
Maurice Sendak, traduit par Agnès Mathieu-Daudé, L’école des loisirs, Paris, 2025, 40 pages. 3-6 ans.
Expulser l’ire
« Tout le monde voulait que je sois prise en charge par un·e professionnel·le de la santé mentale. Par quelqu’un dont c’est le “suprême pouvoir” d’entrer dans ma tête de fille qui demande jamais la permission avant de cogner ». Dans En crise, une adolescente doit apprendre à trouver en elle les espaces de liberté pour exprimer cette rage trop souvent
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