Source : Le Devoir
Feu follet
Tout juste deux mois après la parution de son plus récent livre (Les dormeurs de Nauru, Druide), Julie Hétu propose un premier roman destiné d’abord à un public adolescent : Laissez brûler Laurier Rose. Au moment où on retrouve Laurier Rose, la maison de sa mère vient de brûler, et cette dernière le reconduit chez son père, dans la réserve faunique des Laurentides. Un incendie pour lequel Laurier culpabilise, mais doit-on le blâmer ? Il est affligé du syndrome de combustion humaine spontanée, et ses émotions menacent de l’enflammer. Le camp de son père est à l’étroit, mais « ça dérange pas que ce soit pas plus grand qu’une boîte de carton de frigo, parce que dehors ça finit pu de finir d’être de l’espace ». La forêt est généreuse, porteuse d’une autre vie qui invite à l’humilité et au respect du vivant, mais Laurier est inquiet : à tout instant, son corps pourrait tout brûler. Tressée de réalisme magique et de beauté crue, la langue râpeuse de Julie Hétu est chargée d’une poésie tellurique que viennent auréoler les illustrations de Delphie Côté-Lacroix. La structure narrative est par ailleurs impeccable, dépliant une histoire concise, dense et punchée. Saisissant.
Yannick Marcoux
Laissez brûler Laurier Rose
★★★★
Texte de Julie Hétu, illustré par Delphie Côté-Lacroix, D’eux, Sherbrooke, 2025, 80 pages. À partir de 12 ans.
Renaître au monde
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