Rivalité passagère
Quand la belette rentre au bercail, l’ours joue avec le blaireau. Sans même lever les yeux vers son amie, l’ursidé lui demande de préparer quelque chose à manger. Insultée de cette commande et du ton sur lequel l’ours mal léché s’adresse à elle, la belette s’insurge et veut, elle aussi, jouer avec l’invité. Il n’en faut pas plus pour que les hôtes s’invectivent, en oubliant la présence de leur convive. Dans Demain, c’est moi qui commande !, deuxième titre mettant en scène ce duo, Jörg Mühle rejoue la triangulation et laisse les compères ébaubis devant un troisième comparse. L’écriture franche de Mühle reproduit cette propension qu’ont les enfants à être dans le moment présent, quitte à en oublier parfois leurs manières. Le trait expressif alimente et appuie d’ailleurs cet instant. Dans une suite de scènes présentées sur fond blanc, les clans sont nettement distincts, séparés par la pliure qui joue son rôle d’opposition. Pendant ce temps, les pages de garde laissent entrevoir la vie qui suit son cours : mésange, charançon, pic et autres souris tous occupés et indifférents à cette querelle passagère. Fameux.
Marie Fradette
Demain, c’est moi qui commande !
★★★★
Jörg Mühle, traduit de l’allemand par Svea Winkler-Irigoin, L’école des loisirs, Paris, 2025, 32 pages. 2-7 ans.
Tous unis
« Nous les humains, nous sommes des personnes très différentes. Nous sommes minuscules, mais nous sommes des milliards. Nous parlons plus de six mille langues différentes. Personne ne comprend toutes les langues. Parfois, nous n’avons pas besoin de mots. » Dans une suite de phrases courtes et
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