Le cours des jours
Alors que Poc et Écureuil prennent le chemin du pré jaune pour aller écouter le merle, leur oiseau préféré, ils le trouvent allongé sur le sol. Croyant d’abord qu’il dort, ils attendent, observent, mais rien ne bouge. L’idée qu’il est peut-être mort leur vient en tête, mais comme il n’est ni chaud ni froid, il est peut-être, croient-ils, « à moitié mort ». C’est avec autant de doigté, de sensibilité que d’humour qu’Olivier Tallec raconte la mort et le rituel l’entourant dans Est-ce qu’il dort ?, cinquième aventure mettant en scène ce petit rongeur roux agité. La justesse et la candeur du texte, de ces quelques phrases lancées à hauteur d’enfant, se prolongent dans les décors de l’illustrateur, des tableaux qui laissent toute la place au recueillement et à l’intelligence des lecteurs. En tête, le merle noir qui tranche dans un décor automnal où la luminosité des orangés et des jaunes éclatants trouve écho sur le bec et les pattes de l’oiseau étendu sur le dos. Jamais frontal, toujours juste et rafraîchissant, Tallec a indéniablement l’art de raconter la vie avec sagacité.
Marie Fradette
Est-ce qu’il dort ?
★★★★1/2
Olivier Tallec, Pastel, Paris, 2024, 40 pages. 3-6 ans.
Une improbable traversée
« Depuis quelque temps, Scarlett n’a qu’une obsession », soit celle d’avoir un petit chat. Mais Palomino, son fidèle poulain, ne comprend pas tellement ce qui lui prend, d’autant que « les chats ça ne sert à rien. Ça passe son temps à dormir et à réclamer des croquettes », dit-il. Mine de rien, le duo, accompagné
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.