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Notre sélection poésie du mois d’août

Le Devoir Lire

À la terre

« L’escalier a changé de bord aussi / la salle à manger / a du nouveau plancher flottant. » Comment peut-on chercher la dans le petit rien d’un quotidien qui rampe, qui s’étiole ? La question est nettement pertinente à la lecture de La grande maison de Luc-Antoine Chiasson. À ce niveau, c’est presque de la provocation, mais a contrario se dégagent de ces poèmes une fragilité à fleur de sens, un écho à la précarité du réel qui accapare. Ces poèmes publiés entre 2023 et 2017 (si on exclut la dernière partie) sont d’une grande cohérence. L’hésitation en est le maître mot, ainsi que l’inquiétude de ne pas savoir dire les choses : « Une fois j’ai / voulu mourir // je suis désolé // j’aimerais savoir / l’écrire autrement / je connais bien / la honte. » De-ci de-là, de beaux poèmes d’un seul mot par vers : « Le soleil s’est caché un instant derrière les nuages et // j’en ai profité pour enfin entendre les vagues // de l’autre côté du rire des enfants. » Alors, nous ne pouvons que donner raison au poète quand il voit « le poète comme / un trou de serrure ». Mettons-y l’œil afin de percer le mystère du vent et de la mer.

La grande maison en bardeaux rouges qui grince dans la nuit
★★★
Luc-Antoine Chiasson, Perce-Neige, Moncton, 2024, 80 pages

À la mer

Une conception très cérébrale de la poésie entraîne Claire Moeder à des raffinements pas toujours heureux dans son premier recueil. On dirait la poète soumise à une conception un peu lourde de la poésie, avec des tournures presque biscornues : « je deviens / ressac de mes retailles », dit-elle sérieusement.

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

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