L’impensable…
Nouvelle figure de proue du polar suédois, Camilla Grebe se spécialise dans la description d’atmosphères en porte à faux. Dans tous ses romans, elle met en scène des milieux feutrés qui explosent sous nos yeux ; les univers qu’elle construit une touche à la fois sont si réalistes que leur éclatement ne peut que remettre le monde — et ce que l’on tient pour acquis — en question. Ici, c’est la vie d’une éditrice et d’un romancier qui se délite quand on trouve le cadavre d’une jeune fille dans le chalet habité par les deux fils de la famille. Les deux garçons nient même si, comme dans les plus classiques histoires d’Agatha Christie, la maison était complètement verrouillée de l’intérieur quand on a découvert la victime. Mais les policiers ne trouvent pas de preuve formelle et la vie reprend, impossible, infernale, jusqu’à ce que, par hasard, tout s’effondre à nouveau et que l’impensable se révèle vrai. On ne vous dira évidemment rien de plus, sinon que vous en serez quitte pour une surprise monumentale.
Michel Bélair
L’énigme de la stuga
★★★1/2
Camilla Grebe, traduit par Anna-Postel, Calmann Lévy, Paris, 2023, 475 pages
Têtu comme Don Quichotte
Melchor Marin, on l’a compris dans les deux premiers romans de la série (Terra Alta et Indépendance, aussi chez Actes Sud), est aussi têtu que Don Quichotte quand il s’attaque à des monuments. Ici, c’est encore plus vrai qu’à l’habitude, l’ancien policier devenu bibliothécaire devant investir toute son énergie pour sauver sa fille des mains d’un personnage…
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