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«Pacifiction», ou la mort du petit roi

Source : Le Devoir

Bien qu’ils ne forment pas un diptyque, La mort de Louis XIV (2016) et Pacifiction. Tourment sur les îles semblent se faire écho. Dans le premier, comme son titre l’indique, on assistait aux dernières heures du Roi-, interprété par l’impérial Jean-Pierre Léaud ; dans le second, il s’agit la mort métaphorique d’un ambassadeur français établi à Tahiti qu’incarne avec une grâce royale , sacré meilleur acteur à la dernière soirée des César. Rappelons que ce dernier avait incarné un jeune XIV dans Le roi danse (2000), de Gérard Corbiau.

À l’instar de La mort de Louis XIV, ce nouveau long métrage du cinéaste espagnol Albert Serra exige du spectateur une patience d’ange, puisque ce long et lent voyage envoûtant auquel il le convie prend parfois l’allure d’une interminable nuit d’insomnie. Campé en grande partie dans la touffeur des nuits tahitiennes, où les corps moites tapis dans l’ombre d’une boîte de nuit ou de la végétation luxuriante s’épient les uns les autres, quand ce n’est pas sous le soleil de plomb, ce drame politique aussi atmosphérique que contemplatif suit la patiente quête du haut-commissaire de la République De Roller (Magimel).

Croyant régner sur ce coin paradisiaque de la Polynésie française, De Roller, toujours vêtu d’un complet crème évoquant l’uniforme colonial français, le regard voilé par des verres bleutés, établissant ainsi une distance avec le peuple auquel il prétend s’intéresser, n’a qu’une idée en tête : savoir si les rumeurs de nouveaux essais nucléaires sont vraies. À travers ses propos sur

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