Image

«Paris en miettes»: Paris des Québécois ou Québec parisien?

Le Devoir Lire

L’essayiste québécois Yan Hamel exprime en vers l’étrangeté du choc culturel que provoque chez les siens : « dans le creux de la nuit / tu te réveilles / en sueur / pour avoir honte / de ton accent ». Pourtant, le plus raffiné des romanciers parisiens du XXe siècle mit en scène en 1927 des Canadiens « subissant peut-être à leur insu le charme d’un accent si léger qu’on ne sait pas si c’est celui de la vieille ou de l’Angleterre ».

Ces mots peu connus de se lisent dans « Le temps retrouvé », dernière partie d’À la recherche du temps perdu. Ils tranchent sur l’idée de « l’indécrottable médiocrité sévissant en notre Belle Province » qu’émet Hamel après l’analyse poussée qu’il fait de l’expérience parisienne des personnages de plusieurs romans québécois dans son Paris en miettes, entrecoupé de poèmes et de photos de son cru.

De 1961 à 2014, des oeuvres de romanciers comme , , , Victor-Lévy Beaulieu, et Jacques Poulin illustrent la démarche de l’essayiste. Mais Hamel aurait dû tenir compte des exceptionnelles origines parisiennes du Québec que Marcel Fournier, historien et généalogiste québécois, avait évaluées en 2018.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Parisiens ne représentent que 20 % d’une France majoritairement rurale. En Nouvelle-France, ils dépassent de cinq à six fois cette proportion. Au moins 900 ancêtres firent de Paris la matrice culturelle du Québec avant d’en faire celle de la France, au-delà de la saveur d’un accent.

Dans Des nouvelles d’Édouard, roman de Tremblay (1984), Hamel souligne que, dans un café

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

Laissez un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *