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Pas de funérailles nationales, mais des drapeaux en berne pour Victor-Lévy Beaulieu

Paru en premier sur (source): journal La Presse

(Montréal) Alors qu’il était de passage à Paris, le premier ministre François Legault a été interrogé vendredi par les journalistes sur le fait que l’écrivain québécois Victor-Lévy Beaulieu n’aura pas de funérailles nationales.


Publié le 13 juin

La Presse Canadienne

M. Legault a répondu qu’il y aurait « mise en berne du drapeau » en hommage à l’homme de lettres. « [Il] faut comprendre qu’il n’y a pas juste, comme option, les funérailles nationales », a-t-il ajouté.

Les filles de l’homme de lettres, mort dans la nuit de dimanche à lundi, ont publié une lettre ouverte jeudi dans les pages du Devoir, dans laquelle elles expliquent leur déception et leur incompréhension face à cette décision.

« Pour quiconque connaît la littérature d’ici, Victor-Lévy Beaulieu était partout : romans, essais, journaux, poésie, théâtre, télévision », ont écrit ses filles Mélanie et Julie. « Victor-Lévy Beaulieu n’aura pas de l’État cette reconnaissance qui va pourtant de soi. »

Les deux femmes en deuil clament aussi qu’« à une autre époque, nous n’aurions pas eu besoin de parler de’funérailles nationales’dans une lettre ouverte. Pour une figure aussi centrale de la culture d’une nation, cela aurait été de soi. »

Le chef du gouvernement québécois, qui avait décrété des funérailles nationales à la mort de Jean-Pierre Ferland l’an dernier, s’est justifié en expliquant suivre les recommandations du chef du protocole. François Legault a précisé que l’organisation de funérailles nationales doit remplir une certaine liste de critères, sans pour autant préciser lesquels.

Questionné à son tour sur le sujet, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a soutenu que le gouvernement pose des gestes qui envoient « le signal que […] c’est un personnage important dans notre histoire culturelle ».  

« L’objectif, c’est quand même de faire quelque chose, de démontrer que, pour nous, il a été un personnage marquant de notre littérature, de notre culture, avec la mise en berne qui a été proposée du drapeau québécois à l’Assemblée nationale et avec l’aide qu’on a offerte aussi à la famille pour l’organisation d’une cérémonie », a indiqué M. Lacombe, en mêlée de presse en marge d’un évènement vendredi, à Montréal.  

Victor-Lévy Beaulieu était un touche-à-tout de l’écriture. Au fil des années, sa plume s’est baladée entre les domaines du roman, du théâtre, de la poésie, du reportage ou encore du scénario.

Écrivain prolifique, on compte parmi ses très nombreuses œuvres Ma vie avec ces animaux qui guérissentLa nuitte de Malcomm HuddManuel de la petite littérature du Québec ou encore Race de monde. Autant d’écrits au style unique qui ont fait la réputation de l’auteur originaire de Trois-Pistoles.

Ce souverainiste qui avait le Québec dans la peau aura aussi écrit de multiples pamphlets politiques dans lesquels il ne mâchait pas ses mots.

Son œuvre a été couronnée notamment par le prix Gilles-Corbeil de la Fondation Émile-Nelligan pour l’ensemble de son œuvre, complétant ainsi sa collection de trophées qui comprend le Prix du Gouverneur général, le Prix Québec-Paris, plusieurs prix Gémeaux ainsi qu’un titre de compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec.

Avec Frédéric Lacroix-Couture, à Montréal 

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