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Patrick Senécal déplore le vol de ses livres pour entraîner l’IA

 

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Des auteurs de la région font partie de la longue liste d’auteurs qui se sont fait pirater leurs œuvres pour alimenter l’intelligence artificielle.

, Bryan Perro, , Caron et Louise Lacoursière ont tous de nombreuses œuvres figurant dans le moteur de recherche publié par le magazine américain The Atlantic qui recense les titres volés.

C’est le site Library Genesis qui a piraté 90 millions de livres et d’articles scientifiques. L’entreprise Meta, propriétaire de Facebook, a utilisé ces données pour entraîner son intelligence artificielle (IA) plutôt que de négocier des droits avec les auteurs. 

L’auteur à succès Patrick Senécal, originaire de Drummondville, s’est fait pirater 35 titres, en plus de nombreuses traductions. Pour l’instant, il a peu d’informations sur les implications de ce vol et les recours possibles. 

Le Salon du de , qui s’en vient, je sens que quand on va aller prendre une bière et qu’on va souper ensemble, on va en parler pas à peu près, a-t-il lancé à l’émission Fin PM. 

On se sert de nos compétences sans nous payer. C’est un problème

Une citation de Patrick Senécal, auteur

Il affirme que l’Union des écrivaines et écrivains du est en discussion sur l’attitude et les moyens à adopter. 

Le problème, c’est qu’on ne nous demande pas la permission, on fait ça sans notre consentement. C’est du vol de propriété intellectuelle, carrément, comme si on prenait nos romans et qu’on publiait des extraits, dénonce l’auteur.

Ils prennent mon roman Sur le et ils le font digérer par Meta, et là, à partir des dialogues, de phrases, de storytelling ou de façons de raconter une histoire, se nourrit de ça et apprend. C’est comme si nos livres donnaient un cours de narration à l’intelligence artificielle, qui pourrait par la suite se servir de trucs qu’elle a appris pour créer ses propres histoires, se désole-t-il.

Il craint que l’IA se mette à créer des œuvres inspirées par de vrais auteurs. Il y a des œuvres qui se font sans auteurs, sans autrices, sans créateurs. Et si ces œuvres commencent à ressembler à tel auteur ou tel auteur, c’est un problème, parce que non seulement ils vont avoir piqué nos façons de faire, mais ils ne nous auront pas payés pour les cours, les compétences qu’on leur a fournies malgré nous, dénonce-t-il.

On prend nos livres, on s’en sert pour instruire l’intelligence artificielle, et on n’a pas un mot à dire, il y a une arrogance là-dedans.

Une citation de Patrick Senécal, auteur

Quels seront les recours des auteurs? Patrick Senécal l’ignore. Il y a des gens qui pensent à des recours collectifs. Un recours collectif contre Meta, tabarnouche, c’est David contre Goliath, philosophe-t-il. 

L’ de Les chevaliers d’émeraude, Robillard, a d’ailleurs déposé vendredi dernier une demande de recours collectif au nom des auteurs lésés. Un recours judiciaire a aussi été intenté à Paris, exigeant le retrait des répertoires de données créés sans autorisation.

En cour, Meta a déjà plaidé qu’entraîner ses modèles d’IA sur des œuvres protégées par le droit d’auteur constitue un usage équitable, puisque les robots conversationnels transforment le matériel d’origine en une nouvelle œuvre.

Palmarès des livres au Québec