Après Le coeur synthétique (Seuil, prix Médicis 2020), Chloé Delaume renoue avec l’humour et l’autodérision dans Pauvre folle, roman imprégné d’une forte dimension autobiographique. Le temps d’un voyage en train vers l’Allemagne, Clotilde Mélisse, écrivaine qui a « l’habitude de transformer en livres ses épisodes et cycles existentiels », remâche une intense histoire d’amour, surtout épistolaire, vécue il y a dix ans durant quelques années avec un homosexuel en couple revenu aujourd’hui bouleverser son équilibre fragile. « Le féminisme radical est-il compatible avec une histoire d’amour hétérosexuelle ? » Avant d’y répondre (ou pas), elle nous raconte sa vie : la découverte de la poésie dans la bibliothèque de sa mère, son père qui a assassiné sa mère devant elle avant de retourner l’arme contre lui (pierre angulaire de ses « souvenirs fondateurs »), l’exercice de la prostitution, la maladie mentale, ses obsessions et ses histoires d’amour trop souvent malheureuses. Une introspection bondissante et tragi-comique.
Pauvre folle
★★★
Chloé Delaume, Seuil, Paris, 2023, 240 pages
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