Source : Le Devoir
Poursuivie par une imposante silhouette rouge sombre, une fillette éperdue court à en perdre haleine, s’enfonce dans la neige, trébuche, se relève et s’enfuit. Mais au bout d’un moment, le sol se dérobe sous ses pieds et elle bascule dans une crevasse. Puis, à la manière de l’héroïne de Lewis Carroll, « elle tombe, tombe et tombe indéfiniment, comme si elle ne pouvait atteindre le fond ». Dans un conte de Noël aussi mouvementé que mille lutins en révolte, le duo Lecaye et Solotareff carnavalise le monde merveilleux du père Noël.
Sous sa couverture de papier toilé avec estampage doré, Perce-Neige, tout juste paru à l’École des loisirs, regorge de personnages inquiétants, de lieux aussi invitants que repoussants et de rencontres aussi improbables que salvatrices. Ce conte de Noël imaginé par Emmanuel Lecaye a en fait peu à voir avec les sempiternelles et redondantes histoires publiées pendant cette période festive. Dans un chassé-croisé entre le monde des humains, parfois sans pitié, et celui des lutins, ordonné et contrôlé, l’auteur parvient à renverser l’ordre naturel des choses et à offrir une histoire chargée tout autant d’humanité que de magie.
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D’abord, la vie à Noëlbourg est un ravissement pour la petite Perce-Neige, orpheline maltraitée par ses semblables humains, qui y découvre non pas un, mais plusieurs pères Noël — qui sont en fait des frères Noël, des lutins sans âge et affairés aucunement malfaisants —, une horloge immense sur laquelle le temps s’est arrêté, mais surtout Nils, le lutin qui recueille
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