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Le magazine Pilote a accueilli dans ses pages de nombreux personnages de bande dessinée, dont Achille Talon, Lucky Luke et Astérix. Le chroniqueur spécialisé en bandes dessinées Jean-Dominic Leduc raconte comment ce magazine a informé et diverti son jeune public en France et ailleurs dans le monde.
René Goscinny, Jean-Michel Charlier, Jean Hébrard et François Clauteaux fondent Pilote en 1959. À cette époque, les journaux Spirou et Tintin existent déjà. « Pilote va immédiatement se démarquer au niveau du ton, au niveau de l’orientation éditoriale également », affirme Jean-Dominic Leduc. Le premier numéro s’écoule à 300 000 exemplaires!
Cependant, Pilote rencontre des difficultés financières dès 1960. Ses propriétaires se mettent à la recherche d’un bailleur de fonds. L’éditeur Georges Dargaud, qui est actif dans la presse jeunesse depuis le milieu des années 1940, rachète donc le magazine. Il a l’idée de publier en albums les séries comme Les aventures de Tanguy et Laverdure lorsqu’elles prennent fin dans celui-ci. « Tout à coup, un modèle d’affaires s’installe. »
Dès son acquisition de Pilote, Dargaud en nomme Goscinny le rédacteur en chef. Il axe le magazine sur la BD et dirige avec une certaine autorité de jeunes auteurs. Pour relancer le magazine, François Clauteaux demande à Goscinny et à Uderzo de créer un personnage : il prend les traits d’Astérix.
À la fin des années 1960, Pilote adopte un ton plus irrévérencieux et explore d’autres genres, dont la science-fiction et le policier. « Ça va inspirer toute une nouvelle génération d’artistes qui vont, eux, embrasser ces différents genres et vont littéralement enflammer le lectorat, puis créer une nouvelle bande dessinée francophone », soutient Jean-Dominic Leduc. Certains artistes quittent Pilote et créent leur propre magazine, comme L’écho des savanes, Fluide glacial et Métal hurlant.
Également dans cette émission, Jean-Dominic Leduc précise quels liens Pilote entretenait avec le Québec, et comment le magazine a fini par disparaître en 1989.