Image

Plus de dignité pour plus de poésie

Source : Le Devoir

« Je veux vous parler de l’arme de demain / Enfantée du monde, elle en sera la fin / Je veux vous parler de moi, de vous / Je vois à l’intérieur des images, des couleurs / Qui ne sont pas à moi, qui parfois me font peur / Sensations qui peuvent me rendre fou. » À l’écran, un homme, cheveux grisonnants, dos droit, chante avec une intensité déstabilisante La bombe humaine, originalement interprétée par le groupe Téléphone en 1979. Dès lors, le ton est donné ; les images que l’on s’apprête à voir feront vibrer une corde d’humanité qui n’est plus souvent sollicitée.

Le chanteur se trouve à bord de l’Adamant, un centre de jour situé sur les rives de la Seine, à , et qui accueille des patients atteints de troubles psychiatriques pour un repas, un café, une conversation ou l’un des nombreux ateliers à vocation artistique qui y sont proposés. Dans cette péniche toute en bois, illuminée par d’immenses baies vitrées, l’humain est roi, et la dignité, l’intelligence, la vision de chacun est respectée, prise en compte, célébrée.

Dans un monde où la maladie mentale fait souvent figure de parent pauvre de la médecine, où l’accès aux soins est plus que jamais compromis, où les infrastructures comme les ressources s’avèrent déficientes, l’Adamant frôle l’utopie. Or, c’est la mine de possibilités que sous-tend cette initiative qui a amené le documentariste Nicolas Philibert à y poser ses caméras.

« Certaines personnes font des films pour dénoncer. J’aurais pu, il y a de quoi. Le paysage de la psychiatrie en est négligé, dévasté, abandonné.

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

Palmarès des livres au Québec