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Pour Pierre Samson, le roman est une façon de vivre

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Chargé de cours dans une université montréalaise, historien spécialiste de la paléographie — l’étude des écritures manuscrites anciennes —, le protagoniste de L’irréparable, le neuvième roman de Pierre Samson depuis Le messie de Belém (Les Herbes rouges, 1996), a l’impression d’être un dinosaure.

À l’aube de la soixantaine, « homosexuel aguerri », Eugène Rolland n’a jamais su reprendre goût à l’amour après la mort tragique de son premier compagnon, emporté par le sida à la fin des années 1980.

Devenu malgré lui une sacoche, « l’un de ces homosexuels vieillissants, tiraillés entre une libido tenace et un renoncement digne d’un bénédictin malheureux », cet « artéfact poussiéreux » vivote dans le confort et l’amertume, récoltant les fruits blets de son manque d’ambition.

Et lorsque la nouvelle directrice du département choisit de l’écarter pour, lui explique-t-elle, « adapter notre offre aux besoins de notre clientèle », lui préférant la jeune et mystérieuse Irina Delgado-Smith sortie de nulle part, il disjoncte.

Se croyant victime d’une injustice, mis au rancart au profit de minorités plus jeunes et plus militantes, soupçonnant même un cas de fraude intellectuelle, le protagoniste de L’irréparable va se lancer tête première dans une enquête obsédante aux conséquences inattendues.

Érudition ma non troppo, humour, digressions, style : cinq ans après Le mammouth (Héliotrope, 2019), on renoue avec plaisir dans L’irréparable avec la manière du romancier.

« Je commençais à être vraiment irrité par les discours qui fusaient un peu partout. Notamment celui de certains hommes blancs en position d’autorité qui, dès qu’ils sont contrariés, lancent les anathèmes et les accusations : wokes, cancel culture, féministes revanchardes et tout

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