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Prix Giller | Le nom de la Banque Scotia abandonné

Paru en premier sur (source): journal La Presse

(Toronto) Le groupe d’auteurs en lice pour le Giller de 100 000 $ de cette année a été réduit à 12, dont le Québécois Éric Chacour. Un nom cependant est remarquablement absent de la liste : la Banque Scotia.


Publié à 17h06

La Presse Canadienne

La grande banque reste le principal commanditaire du prix, mais son nom a été retiré du titre, a annoncé mercredi Elana Rabinovitch, directrice générale de la Fondation Giller.

Le changement de nom intervient après que des manifestants eurent perturbé la cérémonie de 2023 pour dénoncer l’investissement de la banque dans un fabricant d’armes israélien.

En fin de compte, plus que jamais, nous voulons nous assurer que le prix reste fidèle à son objectif : célébrer le meilleur de la fiction canadienne et donner la parole aux meilleurs conteurs du Canada.

Elana Rabinovitch, directrice générale de la Fondation Giller, dans un courriel

« Pour nous, cela signifie que nous devons nous assurer que l’accent reste uniquement sur le prix et l’art lui-même. »

Depuis la manifestation de l’an dernier, des membres de la communauté littéraire ont fait pression pour que la Fondation Giller mette fin à son partenariat de 20 ans avec la Banque Scotia, ainsi qu’à ses relations financières avec d’autres commanditaires qui, selon eux, ont des liens avec l’armée israélienne.



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Cela inclut Indigo, dont la présidente et directrice générale Heather Reisman est la fondatrice de la Fondation Hesig, qui offre des fonds aux soi-disant soldats isolés – des personnes qui rejoignent les forces israéliennes sans avoir de famille dans le pays.

Déception chez les militants

Deux juges internationaux du jury de cinq membres de cette année ont démissionné en juillet et de nombreux auteurs – y compris d’anciens candidats pour le prix – ont retiré leur nom de la liste des aspirants candidats.

Jody Chan, poète et organisatrice de CanLit Responds, le groupe qui a lancé les appels à la Fondation Giller, a déclaré que le retrait du nom de la Banque Scotia du prix ne répondait pas aux préoccupations des écrivains.

« Cela correspond tout à fait à la façon dont la Fondation Giller a répondu aux auteurs au cours des derniers mois, en essayant de surmonter la mauvaise publicité et en balayant les demandes des auteurs sous le tapis au lieu de leur répondre directement », a-t-elle déploré.

Jody Chan a ajouté que même si Mme Rabinovitch a plaidé que l’accent devrait être mis sur les auteurs et leur art, les écrivains qui ont signé une lettre commune à la Fondation Giller souhaitent que les gens se concentrent sur l’invasion de Gaza par Israël.

Un Québécois en lice

La longue liste de cette année comprend notamment Ce que je sais de toi, le premier roman de l’auteur québécois Éric Chacour. L’ouvrage de Chacour a déjà remporté le prix Fémina des lycéens en novembre dernier.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

L’auteur québécois Éric Chacour

On retrouve également dans la liste les auteurs britanno-colombiens Anne Fleming pour son roman Curiosities et Loghan Paylor pour son roman The Cure for Drowning, qui traitent tous deux de questions de genre et de sexualité à une époque où ces conversations étaient beaucoup moins courantes.

Les thèmes liés au genre occupent une place importante dans la longue liste, et seuls deux des 12 finalistes sont des hommes.

En plus d’Éric Chacour, l’autre auteur masculin en lice est Conor Kerr pour son roman Prairie Edge.

Parmi les autrices sélectionnées, on retrouve également la poète torontoise Anne Michaels pour son roman Held ; la Torontoise Deepa Rajagopalan pour son recueil de nouvelles Peacocks of Instagram ; la Vancouveroise Caroline Adderson pour son recueil de nouvelles A Way to Be Happy et l’autrice établie en Colombie-Britannique Shashi Bhat pour son recueil Death by a Thousand Cuts.

Les autres prétendantes aux prix sont : Corinna Chong de Kelowna, en Colombie-Britannique, pour son roman Bad Land ; Claire Messud du Massachusetts pour le roman This Strange Eventful History ; Jane Urquhart, de l’Ontario, pour son roman In Winter I Get Up at Night et Katherena Vermette, de Winnipeg, pour son roman real ones.

Plus de 100 soumissions

Bien que plusieurs dizaines d’auteurs disent avoir demandé à leurs éditeurs de ne pas soumettre leurs œuvres au prix, la Fondation Giller a déclaré mercredi que les trois membres restants du jury avaient choisi parmi 112 soumissions, soit un nombre comparable à celui de 2017 et supérieur à celui de 2018.

Ce nombre est toutefois inférieur à celui de l’année dernière et de l’année précédente, un changement que la fondation attribue à un retard dans la publication de livres à la suite de la pandémie de COVID-19.

La cérémonie de remise du prix Giller est prévue pour le 18 novembre et sera diffusée sur les ondes de CBC et CBC Gem.

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