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Visiblement, l’histoire vraie qui a inspiré ce roman sur un féminicide le secoue toujours. Ceci n’est pas un fait divers est d’ailleurs dédié à ce jeune homme que l’écrivain a rencontré et qui a fini par lui raconter les circonstances du drame.
« Imaginez que quelqu’un vous dise ça… Vous êtes devant une chose vertigineuse. Il y a un blanc, je ne sais pas répondre », confie-t-il avec cette volubilité qui ne le quittera pas de tout l’entretien.
« Passé cette stupéfaction, je lui demande pourquoi il ne prend pas la parole. Parler, c’est une façon de s’en sortir. Et il me dit : “Nous, on est des victimes collatérales, donc on doit être des victimes invisibles et silencieuses. C’est comme si la mort de ma mère emportait tout ; donc on n’a pas le droit de se plaindre en plus.” »
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Philippe Besson
Peu de temps après, Philippe Besson voit un reportage au téléjournal, en France, où des « enfants de féminicides » sont interviewés ; une jeune femme raconte comment elle perd d’abord l’accès à sa maison, devenue une scène de crime, puis, une fois les scellés retirés, des mois plus tard, elle la retrouve intacte lorsqu’on l’autorise à y retourner.