Auteur d’un cycle littéraire autobiographique en six tomes et quatre mille pages intitulé Mon combat (Denoël, 2012 à 2020), dans lequel il entendait capturer l’essence d’une vie et « dépeindre la réalité dans toute son étendue », Karl Ove Knausgaard décidait en 2015 d’écrire à sa fille sur le point de naître afin de lui raconter le monde et lui expliquer la vie.
Un prétexte plutôt touchant dont le Norvégien, déjà un peu graphomane, n’avait peut-être pas besoin pour prendre la plume.
On se souviendra peut-être qu’à la fin du sixième tome, « Fin de combat », Knausgaard racontait que sa compagne — une écrivaine suédoise dont il est aujourd’hui séparé — était soignée pour une dépression sévère dans un hôpital psychiatrique de Malmö, enceinte de leur quatrième enfant. Rongé par la culpabilité, écrivait-il, autant que par le sentiment d’avoir créé un monstre, il se promettait d’arrêter d’écrire.
Une promesse vite rompue avant même la naissance de leur troisième fille. L’aventure intérieure se poursuivant avec un nouveau cycle, le Quatuor des saisons, dont les deux premiers tomes, « En automne » et « En hiver » (Denoël, 2021 et 2022), ont paru il y a quelques mois.
Avec « Au printemps » et « En été », du fond de sa campagne suédoise, Karl Ove Knausgaard se raconte, évoque son quotidien d’écrivain et de père. Il exhume ici des souvenirs — cette fois le plus souvent heureux — qui sont liés au printemps ou à l’été. Il le fait à travers des sujets qui semblent en apparence banals, mais qui peuvent prendre
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