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Que reste-t-il de #MoiAussi?, se demande la journaliste Améli Pineda dans un essai

 

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Le mouvement #MoiAussi a libéré la parole des femmes victimes de violences sexuelles.

Photo : Facebook/ Somme toute

Radio-Publié à 2 h 01

En octobre 2017 naissait le mouvement #MoiAussi avec la parution de l’enquête du Times sur Harvey Weinstein ainsi que de celles du et de sur Gilbert Rozon. Cinq ans plus tard, la journaliste Améli Pineda, qui a couvert les différentes vagues de ce phénomène pour Le Devoir, a publié mardi Que reste-t-il de #MoiAussi? Un dans lequel elle aborde notamment la couverture journalistique de cette déferlante et s’interroge sur l’état de ce mouvement en 2022. 

Si la révolution #MoiAussi a bouleversé la société, elle a aussi fait prendre à la carrière d’Améli Pineda une tournure aussi différente qu’inattendue. 

Si, en 2012, lorsque je terminais mon bac en journalisme, on m’avait dit que j’allais consacrer une partie de ma carrière à la couverture des violences sexuelles, je dois avouer que je n’y aurais non seulement pas cru, mais que je me serais dit : “ayoye, je ne serais pas souvent dans le journal”, écrit-elle dans Que reste-t-il de #MoiAussi?

Les violences sexuelles et conjugales sont devenues un secteur de couverture [médiatique] comme peuvent l’être l’éducation et l’environnement, explique-t-elle. Il y a 10 ans, c’était impensable!

Photo montrant un livre à la couverture rose.

Le livre «Que reste-t-il de #MoiAussi?», d’Améli Pineda, est publié par les éditions Sommes toute et Le Devoir.

Photo : Facebook/ Somme toute Le Devoir

La prise de conscience d’un fléau

Observatrice privilégiée du mouvement #MoiAussi ces dernières années, Améli Pineda a également pu constater qu’il s’est traduit par un changement dans les pratiques journalistiques. 

On ne traitait pas les violences sexuelles comme un fléau social, mais comme des cas isolés, des faits divers, raconte-t-elle. Si c’était judiciarisé, on était à l’aise d’en parler, mais si une femme était venue nous voir avec un témoignage, on n’aurait pas su quoi faire avec ça.

On avait l’impression que c’était difficile à corroborer, que c’était [une affaire privée] entre deux personnes et qu’il n’y avait pas de témoin, poursuit-elle. 

Toutefois, tout a changé en 2017. La force du nombre de femmes racontant avoir vécu des violences sexuelles est venue donner du poids aux dénonciations. 

Comme journalistes, on s’est rendu compte qu’on traitait des dénonciations dans d’autres domaines. Les scandales de la construction, c’était des allégations qu’on a dû corroborer.

En tant que journaliste, elle a donc appliqué le même processus de vérification des faits et des sources à ces allégations de nature sexuelle dans ses enquêtes. 

« On a réussi à ne plus voir les violences sexuelles comme des cas isolés, mais vraiment comme un problème de fond généralisé. »

— Une citation de  Améli Pineda, journaliste et autrice

Faire face aux attentes des victimes

Couvrir le mouvement #MoiAussi lui a notamment permis de constater que l’ampleur du travail de fond invisible qui se cache derrière une enquête publiée dans Le Devoir est parfois mal comprise par le public. 

Ainsi, à l’été 2020, quand une vague de dénonciations de nombreuses personnes, dont plusieurs artistes, a surgi sur les réseaux sociaux, Améli Pineda et ses collègues journalistes ne pouvaient pas, par déontologie journalistique, se contenter de copier-coller les noms des coupables désignés sans faire de vérifications ou donner la parole aux personnes ciblées par des allégations. 

À ce moment-là, on a vu un décalage entre l’instantanéité des réseaux sociaux, les attentes de certaines personnes formulant des allégations et la réalité de notre métier de journaliste qui demande beaucoup de rigueur, dit-elle. 

Le plus difficile est que les gens s’attendent à ce qu’on ait un positionnement par rapport à ces vagues [de dénonciations], mais ce n’est pas notre rôle, souligne-t-elle. Notre rôle est de documenter le phénomène qui se produit sous nos yeux.

Si le mouvement #MoiAussi a réussi à éveiller les consciences à l’importance du consentement, par exemple, d’autres questions restent en suspens. Qui pardonne les personnes visées [par des dénonciations], à qui devraient-elles s’excuser, comment les réhabiliter? C’est la grande discussion qui est en cours, conclut Améli Pineda. 

Ce texte a été écrit à partir de l’entrevue réalisée par Émilie Perreault à l’émission Il restera toujours la culture et de celle réalisée par Annie Desrochers à l’émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.

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