Voici les suggestions de lecture de l’été, selon le passionné de lecture Félix Morin Photo : Radio-Canada/Charlotte Dubois
La littérature québécoise connaît des années florissantes ces derniers temps. Mais y a-t-il des livres incontournables parmi ceux qui ont paru depuis 2020? L’amateur de littérature et enseignant au Cégep de Sherbrooke Félix Morin dévoile son palmarès.
Les critères de sélection sont les suivants : réception générale, prix remportés, engouement, subjectivité et impact. Les livres sont classés par ordre de parution.
Il y a deux choses pour moi qui corrompent la lecture, aujourd’hui. C’est le snobisme et la culpabilité, « il faut absolument avoir lu ça ». Il n’y a rien qu’il faut absolument lire et si vous, vous n’aimez pas quelque chose que tout le monde aime, c’est bien correct, souligne d’entrée de jeu M. Morin.
Félix Morin est enseignant au Cégep de Sherbrooke et passionné de lecture. Photo : Gracieuseté /Les anti-stress de Monsieur Ménard
Là où je me terre, Caroline Dawson (2020)
Ce premier livre, selon M. Morin, s’impose de plus en plus comme un classique québécois. Plusieurs livres y font référence dans les dernières années.
Caroline Dawson y raconte son arrivée au Canada à l’âge de sept ans, elle qui est née au Chili, puis sa nouvelle vie jusqu’à ce qu’elle devienne adulte.
Caroline Dawson, c’est l’éruption, dans notre littérature, d’une catégorie d’immigration qu’on ne voyait pas avant. Elle apparaît, elle nomme son nom, elle nomme ses propres problématiques, et aussi, elle dit « je suis Québécoise ».
Félix Morin
Mille secrets mille dangers, Alain Farah (2021)
Dans ce roman, Alain Farah nous raconte son mariage, fictif bien sûr, même s’il réussit à nous faire questionner.
Selon M. Morin, il s’agit du livre le plus accessible de M. Farah. Il le compare à ceux de Michel Tremblay.
Quand je l’ai terminé, je l’ai refermé et j’étais nostalgique du fait que je ne pourrais plus jamais le lire pour la première fois.
Félix Morin
Ce livre sera adapté cette année au cinéma par le réalisateur Philippe Falardeau
Un café avec Marie, Serge Bouchard (2021)
Pour Félix Morin, ce livre renferme tout ce qu’on connaît de Serge Bouchard; ses parents, son rapport aux Premières Nations, mais aussi Marie, sa compagne Marie-Christine Lévesque, décédée peu avant lui, en 2020.
Est-ce que c’est le meilleur essai des cinq dernières années? Non, mais si vous voulez découvrir Serge Bouchard, je pense sincèrement que c’est un des très bons livres pour.
Félix Morin
Exercices de joie, Louise Dupré (2022)
Ce recueil fait partie d’un triptyque de poésie. Les deux premiers, Plus haut que les flammes et La main hantée, ont tous les deux remporté le Prix littéraire du Gouverneur général. Celui-ci s’est classé parmi les finalistes.
On en a vraiment besoin aujourd’hui, parce que c’est un livre qui nous donne une arme contre la morosité ambiante; la joie, révèle M. Morin.
Ce livre-là, en plus d’être fabuleux dans son écriture, est simple d’approche.
Félix Morin
Les poèmes de ce recueil sont parfois écrits en vers et parfois en prose.
Que notre joie demeure, Kevin (Kev) Lambert (2022)
Pour Félix Morin, Que notre joie demeure est une lecture d’été, mais pas à cause de sa légèreté. Je conseille l’été, parce que souvent, en vacances, on veut de quoi de léger. Non, ce n’est pas là qu’il faut prendre de quoi de léger, c’est quand on est épuisé le soir, en semaine, quand on travaille.
Le texte commence sur une phrase d’une page et demie, qui ne finit pas et qui est d’une structure parfaite, d’ailleurs.
Félix Morin
Le livre dépeint une société fictive qui met en lumière les écarts qui se creusent entre les ultrariches et le reste de la population.
Même s’il critique beaucoup [les riches], à travers, il nous donne des outils pour les comprendre et je trouve ça fascinant.
Les trop contournés de Félix Morin
Félix Morin a également tenu à présenter deux livres qui sont, selon lui, trop contournés, c’est-à-dire qu’ils sont quelque peu passés sous le radar.
Le premier s’intitule Autoportrait d’une autre, d’Élise Turcotte. Ce livre paru en 2023 traite de famille, de douleur et de cheminement.
Le second se nomme La colline qui travaille, de Philippe Manevy. Celui-ci également raconte une famille, cette fois française, à travers les décennies et les épreuves.
M. Morin estime que ces deux livres méritent davantage d’attention.
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