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«Relire. Voyage au bout de la nuit»: Céline aussi inimitable que sulfureux

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« Lola, je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans […] Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c’est eux qui ont tort, Lola, et c’est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. » Ces mots de Ferdinand Bardamu, le double de Céline dans Voyage au bout de la nuit, percent le ciel, mais ne font pas oublier l’antisémitisme et la mythomanie du grand écrivain.

À l’heure où l’on publie des inédits retrouvés de Louis-Ferdinand Céline, de son vrai patronyme Destouches (1894-1961), où, en particulier, l’auteur français dénonce dans la Première Guerre mondiale un « abattoir international en folie », des universitaires, notamment québécois, dirigent un ouvrage collectif consacré au premier roman (1932) du pacifiste absolu. Pour Relire Voyage au bout de la nuit, ils ont réuni 18 collaborateurs, dont les romanciers Jean-François Chassay et Anne Élaine Cliche.

La profession de foi pacifiste que Bardamu livre à Lola, une Américaine, s’éclaire par le nihilisme que le personnage principal résume ainsi : « La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde, c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. » L’une des collaboratrices de l’ouvrage collectif, Ludivine Fustin, émet un jugement très éclairant : « Ce qu’aime par-dessus tout le romancier cynique, c’est mettre son lecteur dans une position instable. »

« Nous, lectrices et lecteurs de Céline, sommes d’étranges créatures. La lecture de Voyage au bout de la nuit (1932) nous a

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