Il ne s’agit pas d’exiger que la poésie soit limpide, que son sens soit clair, mais la question taraude à savoir pourquoi certains poètes aiment complexifier inutilement leur texte. C’est le cas d’Alexandre Morneau-Palardy qui aurait avantage à ne pas confondre obscurité et profondeur. Voyons : « la peinture s’écaille/les odyssées apparaissent vermoulues, prescrites/je délaie les miennes d’indigence/le seul placement à mon nom/des étourneaux endimanchés/sur les branches d’un if/et quelques notes de chevet. » Fin de la strophe, début de la perplexité. Or, le besoin de vivre avec intensité, tout en comprenant les enjeux de s’investir dans la réalité des jours, transcende ces entourloupettes stylistiques inutiles. Dans l’ensemble, ce recueil en vers libres a du souffle, porte son cri infrangible. Pour ce faire, « il faut entendre l’air nocturne/courir et constater les roses/de l’aurore ». Cela aurait largement suffi.
Résoudre
★★ 1/2
Alexandre Morneau-Palardy, L’Hexagone, Montréal, 2022, 96 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.