Au milieu d’un certain nombre de publications qui viennent souligner cette année les 150 ans d’Une saison en enfer, l’unique recueil publié du vivant du poète Arthur Rimbaud, certaines nous font de l’oeil.
Comme cette superbe édition sur grand format d’Une saison en enfer. 1873 et autres poèmes, enrichie de photographies, de textes personnels et de dessins de Patti Smith.
Depuis sa découverte à l’âge de 16 ans des Illuminations, dans son Chicago natal, la passion de la chanteuse et écrivaine américaine pour le poète n’a jamais vraiment fléchi. Il faut dire qu’entre l’interprète de Because the Night et l’auteur des Lettres du voyant, fulgurant maître ès liberté, source inépuisable d’inspiration pour des générations d’artistes et d’écrivains, les atomes crochus sont sans nombre.
Une saison en enfer, elle le décrit comme le « pamphlet » d’un « adolescent qui reconnaissait et repoussait tous les miroirs, combattait tous les démons, démasquait les archanges et prophétisait l’époque moderne ».
Sorte de marraine du mouvement punk, depuis Horses, son album iconique de 1975, cette militante pour la paix, souvent opposée au gouvernement américain, a plusieurs fois défendu à travers les textes de ses chansons des causes politiques : l’invasion du Tibet par la Chine ou la destruction d’un village libanais par l’armée israélienne.
Mais depuis longtemps, Patti Smith, 76 ans, aime la France autant qu’elle est passionnée par la culture française — elle nous l’avait montré dans Dévotion (Gallimard, 2018).
Mieux encore : à Roche, petit village de 90 habitants des Ardennes où Rimbaud a passé une grande partie de son enfance, Patti Smith a fait
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.