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La poète Rose Després
Photo : Daniel Beaudry
Ce n’est pas elle qui l’affirme, mais c’est ce qu’on peut lire dans l’Anthologie de la poésie des femmes en Acadie, publiée en 2014. D’abord choquée par ce qualificatif, Rose Després est vite arrivée à la conclusion qu’il y avait du vrai là-dedans. « Je suis une grande révoltée de toutes les injustices, des méfaits, de la déshumanisation du monde, de la planète, des dictatures, des brutalités. »
Le premier recueil de poésie de Rose Després, Fièvre de nos mains, est paru en 1982. Quarante ans plus tard, elle a publié, en mars dernier, son septième recueil, Séjour à Belle-Côte. Parmi les thèmes abordés, la guerre, la pollution des océans, les coupes à blanc et les noyades des personnes réfugiées. La poésie a la responsabilité de dénoncer les injustices, le manque d’humanité, tout ce qui est néfaste et destructeur.
« Pour moi, la poésie, ce n’est pas strictement la déchirure de mon âme. »
Rose Després est consciente que sa poésie n’est pas nécessairement agréable à lire. Et même, ce dernier recueil serait encore plus dur que les précédents, d’après ce qu’on lui a rapporté. culpa. Ce n’est pas une accusation, mais plutôt une constatation.","text":"Le lectorat veut avoir une expérience plaisante, qui permet un certain épanouissement, mais sans être obligé de faire des meaculpa. Ce n’est pas une accusation, mais plutôt une constatation."}}”>Le lectorat veut avoir une expérience plaisante, qui permet un certain épanouissement, mais sans être obligé de faire des mea culpa. Ce n’est pas une accusation, mais plutôt une constatation.
Une poésie hermétique
Outre les thèmes abordés, la poète croit que c’est sa manière d’écrire qui peut rebuter. Au Festival acadien de poésie de Caraquet l’an dernier, Rose Després a fait la lecture de son premier recueil. Elle était sous le choc : si certains thèmes ont perduré au fil des ans, sa formule littéraire a subi toute une transformation.
Le premier recueil était très prosaïque, ça se lisait comme une nouvelle. Petit à petit, d’un recueil à l’autre, ça s’est densifié et intensifié. Il y a une économie de mots pour beaucoup de réflexions. Tu peux lire trois vers de suite plusieurs fois pour en venir à bout.
À ceux et celles qui trouvent son écriture trop complexe, hermétique et saccadée, elle affirme ne pas faire exprès. Elle se demande toutefois si elle ne ferait pas mieux de revenir à une écriture plus fluide, plus lisible, pour son prochain recueil. Mais y en aura-t-il un nouveau? Séjour à Belle-Côte, je n’avais pas l’impression d’avoir un autre recueil en moi. Mes livres sont de longue haleine.","text":"Quand j’ai fini Séjour à Belle-Côte, je n’avais pas l’impression d’avoir un autre recueil en moi. Mes livres sont de longue haleine."}}”>Quand j’ai fini Séjour à Belle-Côte, je n’avais pas l’impression d’avoir un autre recueil en moi. Mes livres sont de longue haleine.
La poète admet être épuisée par ces deux années de pandémie, à un tel point que son recueil a bien failli ne pas être publié. J’étais prête à le retirer et à le mettre dans une caisse. Je ne suis ni pressée ni dans le besoin de publier. Il me semble que je ne pouvais pas dévouer le temps et l’énergie pour le mener à bien. Ç’a été vraiment pénible ces deux dernières années, contre vents et marées.
Plus d’un mois après avoir publié son livre, l’autrice peine encore à réaliser qu’il est sorti de ses cartons. C’est comme si je n’en étais pas encore consciente. C’est vraiment bizarre, c’est la première fois que ça m’arrive.
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