Paru en premier sur (source): journal La Presse
Benoit Bordeleau avait fait forte impression avec son dernier opus, le roman Orange pekoe. L’arrivée de son premier recueil, Rosettes, ne déçoit pas, bien au contraire. Il s’y amuse à décrire, en prose, une maison, ses alentours, et ceux qui y errent. Des personnages chimériques : Demi-heure, l’Assise, la Coiffeuse et les vournousseurs, Pomme et Potiron, qui sont pour lui « des fragments de soi à apprivoiser ».
Publié à 10 h 30
L’écriture de Bordeleau est tendre, quasi enfantine, d’autant plus qu’il cite quelques fois des œuvres jeunesse et des comptines. Elle a quelque chose de naïf, qui sert souvent assez bien ce récit allégorique. Mais une langue plus riche aurait profité au livre. La simplicité peut être un atout, mais elle montre aussi ses limites, laissant certains passages un peu plats.
« Je demande à Demi-heure où vont les histoires lorsque les livres et les cœurs se referment. Elle dit qu’elles s’imprègnent de toutes les odeurs du territoire et que, dans le meilleur des cas, elles retournent au-dedans de nous pour nous garder en vie. »
Rosettes est une fable sur ce qui nous compose, sur la peur de vivre et de se tromper de chemin. Il a l’effet d’une berceuse rassurante qui, tout en nuances, résonne comme un écho de notre propre histoire, aussi faite de fragments et de rêves.
