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Rossel Vien, auteur et précurseur du mouvement LGBTQ+



 

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Rossel Vien est l’un des rares auteurs qui ont marqué la littérature québécoise et manitobaine. Après un premier historique, il publie sous un pseudonyme des œuvres qui ont fait lui un précurseur du mouvement LGBTQ+. Lise Gaboury-Diallo, et professeure titulaire au Département d’études françaises, de langues et de littératures de l’Université de Saint-Boniface, au Manitoba, nous guide dans son univers.

Rossel Vien naît à , au , en 1929. Sa mère est montagnaise, son est un fermier. « C’était un jeune intellectuel, et il n’appréciait pas tellement les travaux de la ferme », raconte Lise Gaboury-Diallo.

Pour fuir les travaux de la ferme, il se tourne vers l’Église ses études; il fréquente notamment le Séminaire de Joliette. Par la suite, il enseigne à Roberval. Il défroque et, même s’il n’est pas officiellement historien, il publie en 1955 l’œuvre « magistrale » Histoire de Roberval. « L’histoire, c’est une de ses grandes passions », fait savoir Lise Gaboury-Diallo.

Quelques années plus tard, Rossel Vien quitte le Québec pour de bon. Il s’installe à , en Saskatchewan, puis à Saint-Boniface, au Manitoba, où il embrasse la cause de la littérature de l’Ouest canadien et s’intéresse aux Métis et à la . « Je crois que c’était un homme qui était très sensible à la réalité ambiante. Il s’est identifié, forcément, à la minorité franco-manitobaine », explique notre invitée.

Il publie des textes moins personnels sous son nom, et ses textes de fiction ou d’autofiction sous le pseudonyme de Gilles Delanaudière pour le Québec et de Gilles Valais au Manitoba. « On se souviendra que l’homosexualité était illégale jusqu’en 1969. Il ne voulait pas que sa famille souffre du fait qu’il n’a jamais révélé à qui que ce soit qu’il était homosexuel », explique Lise Gaboury-Diallo.

Ses textes abordent les thèmes de la marginalisation et de la fuite. « Il écrit parce qu’il a un regard sur “soi” qui est marqué par cette grande conscience de sa différence, de son altérité. »

Son écriture évolue, du style classique à une exploration de la langue et il joue « avec les structures de la phrase ». « Le dernier roman, c’est une longue phrase entrecoupée de virgules. »

« Je pense que si [Rossel Vien] avait signé de son nom, il aurait été un très grand auteur bien connu », croit Lise Gaboury-Diallo, qui énumère les raisons de le faire connaître 30 ans après sa mort.

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