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Rue Duplessis | L’auteur Jean-Philippe Pleau poursuivi par des membres de sa famille

Paru en premier sur (source): journal La Presse

-Philippe Pleau, l’auteur du best-seller Rue , est poursuivi par une dizaine membres de sa famille. Ils soutiennent que plusieurs des passages les concernant dans le sont faux et diffamatoires. En tout, ils réclament à l’auteur et à son éditeur, , 672 000 $.


Publié à 21 h 08

Dans Rue Duplessis : ma petite noirceur, le sociologue et animateur d’ICI Première Jean-Philippe Pleau raconte son parcours de transfuge de classe. Il fait une description très détaillée du milieu modeste dans lequel il a grandi, jalonnant son récit autobiographique d’histoires sur sa famille.

Depuis sa sortie il y a presque un an jour pour jour, l’ s’est avéré un immense succès en librairie. Or, l’ouvrage n’a clairement pas plu à plusieurs membres de la famille de Jean-Philippe Pleau, dont certains peuvent être identifiés dans le livre. Une poursuite visant l’auteur a récemment été déposée.

Jean-Philippe prend l’opportunité dans son livre de dénigrer les membres de la famille Pleau, le tout en toute connaissance de la fausseté de ses allégations.

Extrait de la requête récemment déposée

Les demandeurs reprochent entre autres à Jean-Philippe Pleau d’avoir écrit que son grand- é Pleau, aujourd’hui décédé, était alcoolique. «  René n’a jamais été un alcoolique. Jean-Philippe savait ou devait savoir que feu René n’était pas un alcoolique », dément la famille. La succession de René Pleau demande 240 000 $ pour le « préjudice moral causé par l’atteinte au droit à la dignité, I’honneur et [la] réputation ».

« Pogner les Indiens qui fraudent »

Sébastien Giguère, l’un des cousins de Jean-Philippe Pleau, déplore pour sa part que certains de leurs échanges personnels sur Messenger se soient retrouvés dans le livre sans qu’il ait donné son autorisation. Mais surtout, il nie avoir dit à Jean-Philippe Pleau que son emploi consistait à « pogner les Indiens qui fraudent », comme il est écrit dans l’ouvrage.

Dans la poursuite, on assure que « Sébastien n’a jamais itéré ces mots et n’aurait jamais formulé une telle phrase ». Sébastien Giguère, qui travaillait à l’époque pour le ministère des Affaires autochtones et du Nord, dit avoir été interpellé par l’une de ses anciennes gestionnaires à ce sujet à la suite de la parution du livre.

Le fait qu’une ancienne collègue ait reconnu Sébastien dans le livre indique que toute personne lisant le livre le peut aussi, incluant un futur employeur.

Extrait de la requête

De son côté, Sébastien Giguère réclame à lui seul 192 000 $.

D’autres membres de la famille Pleau estiment que Rue Duplessis porte atteinte à leur réputation, notamment en révélant leur orientation sexuelle sans leur consentement.

Il y a en tout 11 requérants vivants dans ce dossier. Les parents de Jean-Philippe Pleau, qui sont abondamment cités dans le livre, n’en font pas partie. Les sommes réclamées totalisent 672 000 $. Les demandeurs exigent aussi que certains passages du livre soient retirés, en totalité ou en partie.

Une « lettre d’amour » à sa famille

Une mise en demeure avait déjà été envoyée à la fin de septembre à Jean-Philippe Pleau et à Lux, sa maison d’édition. Dans une lettre datée du 5 novembre, l’avocate de Jean-Philippe Pleau s’était montrée prête à trouver un règlement à l’amiable avec les demandeurs, même si elle estime que son client n’a commis aucune faute.

Citant des perspectives d’adaptation de Rue Duplessis, l’avocate de l’auteur évoquait la possibilité de discuter d’« une compensation équitable » et de l’utilisation de noms fictifs dans cette éventualité afin de « favoriser un rapprochement familial bénéfique pour chacun ».

Dans sa lettre, MCarolina Klimas prévenait également les requérants qu’une poursuite de leur part aurait peu de chances d’aboutir. « La réclamation en diffamation ou atteinte à la vie privée au nom d’une personne décédée est infondée et irrecevable conformément à l’état actuel du droit québécois », soulignait-elle notamment.

Jean-Philippe Pleau a été mis au courant mardi que les membres de sa famille ont finalement décidé d’aller de l’avant avec la poursuite. Dans un courriel transmis à La Presse, il s’en est désolé.

« J’ai écrit ce livre avec tout l’amour que je ressens pour ma famille et mon milieu d’origine. Je me promène sur le territoire depuis la parution, et de nombreuses personnes se reconnaissent dans mon histoire, elles y voient aussi un hommage à mes racines. Je suis triste et désolé que des membres de ma famille ne perçoivent pas dans Rue Duplessis la lettre d’amour qu’elle représente à leur endroit », a-t-il réagi.

La maison d’édition Lux n’a pas non plus voulu commenter le dossier dans le détail. « Lux doit prendre acte du dossier avant de le commenter. Mais on a la conscience tranquille. Ce livre, tout le l’a bien compris, est bienveillant », a-t-on précisé.

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