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Salon du livre de Montréal | Les recrues littéraires de 2024

Paru en premier sur (source): journal La Presse

« J’attends juste de me faire dire que je ne connais pas mes classiques, qu’on me pointe une évidence dont j’ignore l’existence », lance Julien Beaupré au sujet de la représentation de sa région natale, le Témiscamingue, en littérature québécoise. « En tout cas, je n’ai pas souvent vu le nom Ville-Marie dans un livre. »


Publié à 7 h 00

La formule est usée, mais ici inévitable : c’est le Témiscamingue qui est le personnage principal de Coconade, le premier roman de Julien Beaupré, 31 ans, qui est né à Ville-Marie, la municipalité la plus populeuse du Témiscamingue, malgré ses quelque 2500 habitants.

« La première fois que j’ai lu/une description adéquate de mon village natal/c’était dans La Peste d’Albert Camus », écrit-il dans les premières pages, le genre de liens saugrenus qui abondent dans cette « autofiction de jeunesse sur la relation de l’auteur avec son lieu de départ », dixit le principal intéressé. Une autofiction dans laquelle le Témis est dépeint avec autant de dureté que d’affection.

Entièrement rédigé en vers, Coconade est un des livres les plus brillamment drôles parus au Québec depuis très longtemps, un dosage dans lequel son auteur a investi beaucoup d’énergie, afin qu’il puisse être lu par ses amis littéraires, « mais aussi, ajoute-t-il, par [ses] amis du Témis qui ne consacrent pas leur vie à la littérature ». « Je voulais que tout le monde puisse avoir du fun. »

« Mon livre ne traite pas d’un sujet très sérieux et j’avais envie de tenir à distance une lourdeur potentielle à l’aide de l’humour », explique ce prof de cégep, qui vit maintenant à Lac-Supérieur avec son amoureuse, médecin.

Mais c’était aussi un défi de rester dans le littéraire. J’ai longtemps eu peur d’avoir fait un livre de blagues.

Julien Beaupré

Une peur qu’il peut chasser, tant cette histoire d’un ado qui craint les volcans, qui accompagne sa mère au supermarché de la ville ontarienne voisine et qui sauve son petit frère de la noyade (genre) est d’abord et avant tout débordante de tendresse et d’érudition, toutes deux mal camouflées sous plusieurs couches de beaux délires.

Pour Julien Beaupré, l’écrivain américain Kurt Vonnegut aura été un modèle. « Il y a dans son œuvre quelque chose de très intelligent, de très humaniste, en même temps qu’une critique intransigeante de sa société. Puis il est capable de te crisser à terre en un trait de plume. Ça fait rire, ça fait mal, mais ça conforte en même temps. »

On pourrait en dire autant de Coconade.

Coconade

Coconade

Julien Beaupré

Les éditions de la maison en feu

280 pages



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