Nous sommes tous l’addition de nos passions, de nos rencontres, de nos expériences, de nos pertes et de nos contradictions. C’est une somme qui nous construit et qui parfois aussi nous trahit.
C’est un peu ce qui éclaire la démarche de Makenzy Orcel, dont le septième roman, Une somme humaine, sorte de livre–monde ambitieux, figurait cette année parmi les quatre finalistes du prestigieux prix Goncourt. Il s’agit du deuxième volet d’une trilogie amorcée avec L’ombre animale (Zulma, 2016), dont il est le pendant français.
« Les trois livres pourront se lire indépendamment, mais l’idée à la base est de tracer un triangle qui part d’Haïti jusqu’aux États-Unis, en passant par la France », explique Makenzy Orcel depuis Paris, où il est installé depuis une dizaine d’années. « Ce triangle est le socle de l’homme et de l’écrivain que je suis, celui de mon imaginaire », expliquait-il aussi, quelques jours avant son passage à Montréal — où se déroule d’ailleurs un chapitre de ce nouveau roman.
Une somme humaine est l’autobiographie post mortem d’une jeune Française sans nom, à la peau blanche, installée à Paris depuis son départ de sa province natale. Le roman s’ouvre sur le récit de sa mort, alors que par désespoir elle vient de se jeter sous les rails à la station de métro Gambetta. Tout comme dans L’ombre animale, qui déjà nous faisait entendre la voix d’une vieille Haïtienne après son suicide, la mort volontaire est l’amorce et la condition du récit.
De manière torrentielle, sans vraiment reprendre son souffle,
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