Source : Le Devoir
Alan Cuartero vit des moments difficiles. Son premier roman, Passage des maux, est passé inaperçu — malgré ses 104 546 exemplaires vendus sur Amazon. Lisa, sa copine, l’a plaqué et fréquente depuis quelque temps un spécialiste de Ronsard. Marc, son ami d’enfance qu’il avait perdu de vue depuis des années, s’est suicidé.
Mais voilà que, grâce à son voisin, qui lui demande de surveiller sa piscine, il pourrait sortir de son marasme et accomplir enfin ce que Lisa lui a déjà suggéré de faire, c’est-à-dire un roman sérieux — avec l’envie évidente de reconquérir cette dernière. Tout cela en profitant de la belle terrasse ensoleillée dudit voisin, drôlement plus inspirante que son morne appartement.
« Toute autre préoccupation ne serait qu’ornement et superflu, chaque instant consacré à percevoir en moi la voix venue du fin fond des âges, celle de mes grands maîtres samouraïs, me dictant la marche à suivre. Et m’occuper d’une piscine. Ça me semble gérable comme programme. »
Bientôt, la piscine, dont l’eau cristalline passera du blanc laiteux au vert visqueux, deviendra le reflet du cafard qui ronge notre héros, qui, à la vue des notonectes et des grenouilles qui y trouveront domicile, la surnommera Glauqueland.
Auteur de la bande dessinée Zaï Zaï Zaï Zaï (6 pieds sous terre, 2015), dans laquelle un bédéiste devenait un paria après n’avoir pu présenter sa carte fidélité à la caisse d’un supermarché, Fabrice Caro (Broadway, Le discours, Figurec) esquisse un amusant portrait du milieu littéraire français en suivant dans ce quatrième roman le
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