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Sébastien Dulude : de la poésie à Amiante en suivant la force des mots

 

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Avec son premier roman, Amiante, Sébastien Dulude, poète établi, plonge dans un univers où l’enfance est lumineuse, surprenante, mais aussi complexe.

Ce récit, qui explore la relation entre deux garçons à Thetford Mines, porte un regard doux et sensible sur une période de vie marquée par l’innocence et les premiers soubresauts de l’âme.

Le plus difficile, c’était d’entrer dans ce regard d’enfant, confie Sébastien Dulude. Tout repose sur cette position. L’amitié entre les garçons et leur complicité, j’ai construit ça autour de ma mémoire sensorielle : ce que ça sentait, ce qu’on voyait. C’est comme ça que je suis retourné à cette enfance.

Cette immersion mémorielle lui a permis de retrouver les échos de lui-même, condensés en ce jeune garçon qui arpente les paysages miniers de la ville de l’amiante.

Écrire le souvenir

Le roman s’appuie sur un territoire riche, autant métaphoriquement que visuellement. J’ai commencé avec des scènes de paysages, explique-t-il. Puis, un jour, j’ai trouvé cet enfant. Il fallait que l’écriture reflète ce regard magnifié de l’enfance où tout est grand et merveilleux.

Dulude admet que le style très travaillé de son écriture, qu’il qualifie lui-même de touffu, pouvait sembler dissonant pour raconter une histoire à hauteur d’enfant. Mais à neuf ans, tout est impressionnant. Cet enfant est plus puissant qu’on ne le pense. Il vit des choses difficiles, mais il porte en lui une maturité émotionnelle extraordinaire.

Ce langage soigné, à contre-courant d’une écriture souvent plus crue, résonne pourtant bien en , où Amiante a su trouver son public. Selon l’écrivain, l’amitié enfantine et les réalités sociales évoquées dans le livre traversent les frontières culturelles. Le public français voit dans Amiante une dimension sociale plus marquée que je ne l’avais intentionnée, presque comme à la Zola.

Du poète au romancier

Auteur de (chambres, 2013; ouvert l’hiver, 2015; divisible par zéro, 2019) et éditeur (La Mèche) Sébastien Dulude fait le saut dans le monde du roman qui, tout en lui offrant une liberté d’écriture nouvelle, laisse libre cours à son amour pour la langue.

La poésie m’a appris à travailler le langage dans son intensité. Mais le roman, c’est autre chose. Il permet de multiplier les perspectives, d’enrichir une scène sur plusieurs pages.

Une citation de Sébastien Dulude

Cette exploration stylistique révèle des obsessions dans son écriture. En poésie, c’est plus difficile de remarquer ses motifs, souligne-t-il. Mais dans un roman, avec ses nombreuses pages, je vois des choses qui reviennent, comme mon obsession pour la symétrie. Je peux voir mes habitudes se dessiner. J’apprends des choses sur moi-même.

Malgré la complexité accrue de l’intrigue et la diversité des personnages, Sébastien Dulude garde une approche structurée. J’ai travaillé avec un plan. En poésie, c’est plus libre, mais un roman doit tenir debout comme un château de cartes, image-t-il.

Pour l’auteur, ce roman dépasse son cadre autobiographique. Ce n’est pas un livre sur ma vie. C’est une transformation. L’enfance est universelle, et les émotions qu’on y associe touchent tout le monde, peu importe d’où on vient.

Par ailleurs, Amiante a été sélectionné comme livre finaliste du Prix littéraire des collégiens qui sera décerné le 11 avril 2025.

L’âge du cégep, c’est un âge où tu as encore des convictions, tu es très naïf dans ta manière de vouloir sauver le monde, s’émerveille Sébastien Dulude, très fier de faire partie de la sélection de cette 22e édition. À 17-18 ans, tu as des idées fortes. Tu puises dans des histoires des manières de propulser tes idées.

La lecture a d’ailleurs été salvatrice pour lui à cet âge. Ça m’a vraiment aidé à me développer et à me sortir de ma coquille. Bizarrement, en lisant, je peux mieux comprendre les gens, confie l’écrivain.

L’état de la

En tant qu’éditeur et écrivain, Sébastien Dulude observe un regain d’intérêt pour la littérature québécoise, particulièrement à l’étranger.

On n’a jamais autant lu de Québécois en France. Mais au , il y a encore trop de gens qui n’entrent jamais dans une librairie. Pour moi, lire fait partie des outils essentiels pour être un humain libre.

Une citation de Sébastien Dulude

Avec Amiante, Sébastien Dulude offre un moment d’introspection tout en explorant les paysages sensoriels d’une enfance marquée par une force qui grandit grâce à ses failles et ses contradictions.

Parmi les incontournables de la rentrée littéraire 2024, Amiante sera le sujet principal du Grand entretien de Sébastien Dulude avec le journaliste Dominic Tardif au , à 12 h 45.

L’auteur sera présent au kiosque de La Peuplade pour des dédicaces vendredi de 19 h à 21 h et samedi de 13 h 30 à 14 h, de 15 h à 17 h et de 19 h à 21 h, puis dimanche de 13 h à 15 h.

Le Salon du livre de se poursuit jusqu’à dimanche. Toute la programmation est accessible en ligne (Nouvelle fenêtre).

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