Lauréate du prix Apollinaire, du prix Révélation poésie de la SGDL et du Prix de la première oeuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour Le fil des traversées en 2019, Anna Ayanoglou propose ses Sensations du combat qui développent une résistance compacte contre l’enfermement. « Ne m’embrasse jamais sur le front / jamais ne sois comme eux qui d’un baiser / écrasent l’amante dans le moule de la mère / […] jamais ne nous relègue à ça ». La tâche est grande d’empêcher ces dérives : « je veux lui apprendre à nager / et ne jamais finir de découvrir // tous les hommes qu’il est ». Le ton n’est pas toujours revendicateur, mis à mal par la conscience des travers du monde. Il se trouve, de temps à autre, des échappées : « du dehors au-dedans / un escalier en bois montait // plus que trois marches, l’effet / d’un piano aux touches enfoncées // c’est ça que tu reviens chercher / cette rosée du temps, là-bas / qui ne s’est p as évaporée. » Recueil d’une grande intensité qui vaut d’être découvert.
Sensations du combat
★★★ 1/2
Anna Ayanoglou, Gallimard, Paris, 2022, 88 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.