Tout lire sur: Radio-Canada Livres
Source du texte: Lecture
À l’occasion de la journée Le 12 août, j’achète un livre québécois, qui se tient lundi, voici quelques suggestions d’œuvres qui ont marqué le milieu littéraire québécois dans la dernière année.
Maquina – Lula Carballo
Après une entrée remarquée dans le milieu littéraire avec son premier roman Créatures du hasard (2018), finaliste au Prix littéraire des collégiens, l’écrivaine et poétesse montréalaise originaire de l’Uruguay a lancé Maquina en mars dernier. Dans ce deuxième roman campé dans un casino, l’autrice poursuit ses réflexions sur le jeu compulsif en allant, cette fois-ci, du côté des personnes mieux nanties.
Le livre raconte l’histoire de Luz, qui se fait embaucher comme préposée aux machines à sous dans un casino, dans l’espoir de comprendre le jeu pathologique de sa grand-mère. Elle y fait la rencontre de madame B., une joueuse millionnaire qui partage sa passion pour Leonard Cohen et pour qui elle développe une fascination qui frôle l’obsession.
Leméac, 192 pages
Fallait être là – Marc-Étienne Mongrain
Le photographe Marc-Étienne Mongrain se promène depuis plus de dix ans d’un festival à l’autre, d’une salle minuscule et obscure au Centre Bell, et il capture des images uniques des artistes parmi les plus importants de l’histoire récente de la musique québécoise.
Son livre Fallait être là. Regard(s) sur la scène musicale québécoise (2013-2023) rassemble quelque 300 photos marquantes de ses archives, qui en comptent plus de 200 000.
Outre sa propre histoire, Marc-Étienne Mongrain raconte celle de la scène musicale de la dernière décennie et il laisse un espace précieux à ceux et celles qui ont si souvent été devant son objectif. Philippe Brach, Hubert Lenoir, Safia Nolin et Klô Pelgag signent chacun un texte dans le livre, dont la préface est signée par Louis-Jean Cormier.
KO Éditions, 272 pages
La soif que j’ai – Marc-André Dufour-Labbé
La soif que j’ai est le premier roman pour adultes de Marc-André Dufour-Labbé, qui s’est d’abord fait connaître avec son roman jeunesse Carreauté Kid (2023). L’intrigue est centrée sur Boucher, père monoparental qui doit composer avec le deuil de la mère de l’enfant, une fillette de un an du nom de Flavie.
Reconverti en vendeur de voitures, l’homme réussit tant bien que mal à s’occuper de sa fille, mais finit souvent par noyer sa colère et sa tristesse dans l’alcool le soir venu. Menacé par la DPJ qui veut lui enlever la garde de l’enfant, il devra se battre contre ses démons pour tenter de reprendre le droit chemin.
Personnage complexe, Boucher est inspiré notamment des rencontres faites par Marc-André Dufour-Labbé dans son travail de tous les jours, lui qui est intervenant pour le Centre de ressources pour hommes Drummond, à Drummondville.
Cheval d’août, 152 pages
L’étoile taillée – Émilie Devoe
Après les albums livres pour enfants, Charlot Tempo : une (vraie!) histoire de fou (2016) et Parole de mousse! Mon ABC-Mer du Québec (2020), la Gaspésienne a fait paraître le 5 août dernier un premier récit poétique aux Éditions du Noroît.
Le recueil nous plonge dans une histoire de résilience, d’amour maternel et de don de soi, alors qu’Émilie Devoe s’engage dans une suite poétique qui dépeint son quotidien de proche aidante auprès de sa fille malade qui a perdu l’envie de se battre.
le film est fini
sous la pile d’édredons
tu frissonnes sans repos
ma main sur ta tête
et nos berceuses du temps d’avant
en boucle couvrent le fracas
de tes cicatrices
La médiatrice culturelle avait présenté une première version de L’étoile taillée dans le cadre du festival Jamais Lu Mobile à Gaspé, une mise en lecture de Véronique Côté.
Le Noroît, 104 pages
Ma langue fleurie – Simon Boulerice et Marianne Ferrer
C’est dans le cadre du Festival de littérature jeunesse de Montréal dimanche que Simon Boulerice et Marianne Ferrer ont fait paraître l’album Ma langue fleurie, un livre dont l’histoire a émergé lors d’une séance de dédicaces au même festival.
Simon Boulerice, distrait, avait fait plusieurs erreurs dans un petit mot écrit dans un livre pour une lectrice. Il a corrigé toutes les erreurs en dessinant des fleurs.
C’est ainsi qu’il a développé l’histoire d’un petit garçon qui corrige ses erreurs en traçant des fleurs afin de réparer ses accidents en jardin
. Il donne ainsi aux petits un passe-droit pour les petites fautes et une main tendue pour qu’ils apprennent à accepter leurs écarts.
Fonfon, 56 pages
Amiante – Sébastien Dulude
Après les recueils de poésie Chambres (2013), Ouvert l’hiver (2015) et Divisible par zéro (2019), Sébastien Dulude offre un premier roman, paru la semaine dernière. Amiante nous ramène dans les années 1980 pour suivre le parcours de Steve, neuf ans, et de son ami Poulin qui vivent à Thetford Mines, chef de file de l’industrie de l’amiante.
Les tragédies se multiplient durant une année, démontrant la fragilité de l’enfance et les rêves qu’elle renferme néanmoins. Puis, on retrouve Steve, cinq ans plus tard, tentant de recoller les morceaux de son passé pour regagner la quiétude d’un moment révolu.
La mine, c’est la violence sur certains parents, puis la violence sur certains enfants; la mine, c’est l’isolement des enfants, et l’isolement, c’est l’ennui, et l’ennui, c’est la violence qui m’a enlevé mon ami.
La Peuplade, 224 pages
Prendre la mort comme elle vient – François Gravel
L’auteur François Gravel cumule une vingtaine de romans et plusieurs dizaines de livres destinés à la jeunesse. Dans Prendre la mort comme elle vient, sorti en février dernier, il regarde la mort de face et se pose toutes les questions :
Combien pèse l’âme? saint Pierre va-t-il vraiment cumuler l’ensemble de nos fautes avant de décider si on peut entrer au paradis?
Avec humour, il détaille l’ensemble des soucis qui l’habitent quand il envisage son propre trépas, mais nous amène à trouver des réponses en esquissant un sourire.
Druide, 256 pages