Le 6 août 2009, à Écommoy, dans la Sarthe, des parents ont déposé le corps de leur fillette de huit ans, battue à mort après des années de maltraitance (et malgré de nombreux signalements), dans un congélateur au sous-sol de leur maison. Trois jours après, ils ont signalé sa disparition, avant de tout avouer un peu plus tard. Devant ces faits brutaux et réels qui le hantaient, connus depuis comme l’affaire Marina Sabatier, l’écrivain, éditeur et traducteur français Frédéric Boyer ne voulait pas à sa façon demeurer « complice du silence » et de l’échec répété des services sociaux. Estimant que « les histoires de chacun sont toujours les histoires de tous », il fait siens ces événements tragiques en s’accrochant à « leur empreinte floue » dans Si petite, la courte méditation qu’il consacre à cette « histoire » inimaginable. Un petit livre, lourd comme un soleil noir, qui vient nourrir le constat éprouvant que la vie est plus large, plus puissante et aussi plus terrible que notre humanité.
Si petite
★★★ 1/2
Frédéric Boyer, Gallimard, Paris, 2024, 128 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.