À la faveur d’un été caniculaire, les protagonistes du troisième roman de Mathieu Rolland gravitent en orbite autour du cadavre calciné d’un enfant, retrouvé à la lisière d’une forêt, en pleine campagne.
Y vit le couple formé par Jacob et Emmanuelle, qui ont une quarantaine d’années. Astrophysicien travaillant pour l’Agence spatiale canadienne, avide de poussière d’étoiles, il a la tête dans les nuages. Elle est peintre hyperréaliste et produit en série des tableaux où elle se représente de façon étrange et un peu obsessive. Mais depuis sa dernière exposition il y a cinq ans, c’est la panne artistique. L’événement tragique et mystérieux viendra réveiller sa créativité.
François, le frère aîné de Jacob, est pour sa part un photographe obsédé par les déserts, un homme qui sait comment « circuler dans un espace qui lui était hostile, à lui comme à toute forme de vie ». Toujours parti, il laisse souvent seule sa compagne, Julie, une traductrice qui tente de soigner une dépression.
L’inspecteur chargé de l’enquête, lui, est veuf depuis peu, souffre de problèmes de santé et parle aux morts.
Les deux frères, on le découvre peu à peu, portent la blessure du départ de leur mère, disparue un jour sans laisser de traces. Cet abandon fondateur, on le comprendra, conditionne leur rapport au monde et aux autres.
Comme il doit se rendre un jour par semaine à Montréal pour enseigner à l’université, Jacob profite des absences fréquentes de son frère, toujours parti en voyage, pour coucher avec Julie, qui vit mal cette relation adultère et lui
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