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«Sombre est la nuit»: dérive consciente

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L’autopsie d’un désenchantement amoureux à laquelle nous convie dans Sombre est la nuit captive. L’autrice met en scène une femme subjuguée par un intellectuel de haut vol, coq heureux au milieu de celles et de ceux qu’il ensorcelle.

Parisien pur jus, ce roman traverse un Saint-Germain-des-Prés nimbé d’une aura universitaire, joyau des palabres souvent vains. S’y côtoient écrivains, philosophes ou grands clercs sorbonnards. S’y délitent aussi les espoirs suscités par Mai 68.

« Brigitte Haentjens consigne ici la chronique du naufrage d’un homme, d’un couple, de toute une génération », annonce la quatrième de couverture. Il s’agit surtout de la lente introspection d’une femme qui se soumet à un tyran, en apparence plein de douceur, qui renonce à sa lucidité.

Il ne faudrait pas réduire ce roman à ce qui pourrait paraître comme la xième dissection de l’emprise d’un homme sur une femme. On doit surtout y retenir les difficultés de cette femme accomplie et brillante face à sa propre faillite, à sa soumission. L’autrice n’étale pas les plaies vives, les coups ou les tortures psychologiques de façon frontale, mais nous invite au contraire à un accompagnement très lent, sinueux, suivant les méandres d’un envoûtement, d’une pensée qui lentement s’ouvre à sa propre réalité, à sa désillusion.

Les pages de ce roman sont rarement pleines, comme si les courts paragraphes suffisaient à donner priseà des troubles ponctués de peines et de doutes. Venue d’une enfance appesantie par la violence du père, la narratrice sait de quoi il retourne et, pourtant,

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