Sommes-nous ce que nous lisons ? se demande George Orwell à travers quatre textes (Souvenirs de librairie, Confessions d’un critique littéraire, Les bons mauvais livres et Des livres ou des cigarettes) écrits et parus entre 1936 et 1946. J’espère que non, répondra le libraire ou le critique littéraire qui lit trop ou qui lit mal. Orwell, qui a exercé les deux métiers, en parle avec un mélange de férocité et d’humour, racontant par exemple avoir perdu l’amour des livres durant les quelques mois où il a été bouquiniste : « La bonne odeur du papier en décomposition a perdu son pouvoir de séduction. Je l’associe désormais trop aux clients paranoïaques et aux mouches mortes. » Mais il arrive que la réalité, malheureusement, donne tort à l’auteur visionnaire de 1984 et de La ferme des animaux : « Les grandes entreprises ne pourront jamais anéantir les petites librairies indépendantes comme elles l’ont fait des épiciers et des laitiers. »
Sommes-nous ce que nous lisons ?
★★★
George Orwell, traduit par Charles Recoursé, 1001 Nuits, Paris, 2022, 52 pages
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