Paru en premier sur (source): journal La Presse
Publié à 12 h 00
Devenir Margot, Marika Lhoumeau
« À la base, c’était une balado. Marika Lhoumeau suit son père, qui est atteint d’alzheimer. Elle va le visiter souvent dans un CHSLD. Ce qui est surprenant, c’est que son père, qui perd la mémoire, finit par la confondre avec une amie d’enfance à lui qu’il a connue à Bedford. Cette amie s’appelle Margot, d’où le titre. C’est fascinant. Marika, qui est comédienne, constate que c’est un rôle pour lequel elle n’était pas préparée du tout. Elle se demande si elle est prête pour ça. Est-ce qu’elle embrasse ce rôle ou, au contraire, elle corrige constamment son père ? Finalement, elle décide d’embrasser ce rôle, et c’est comme si elle redécouvrait son père, avec lequel ça ne s’était pas toujours très bien passé, sous un autre angle. Ça nous montre que son père a encore beaucoup à lui offrir, même en étant malade. »

Devenir Margot – Fragments d’un faux souvenir
Somme toute
120 pages
Des glaçons comme du verre, Isabelle Picard
« Pendant la rafle des années 1960, le gouvernement enlevait des enfants autochtones de leur famille pour les faire adopter un peu partout au pays. Ce récit, c’est une petite histoire de la grande histoire qu’on a vécue au Québec. Ça me parle énormément à plusieurs égards. Imagine qu’on nous enlève nos enfants pour les reseter sur le plan de l’identité dans d’autres familles… ça tord les boyaux complètement. Au-delà du fait que c’est une très bonne histoire, que c’est bien écrit et que c’est un récit nécessaire, ça m’a connecté avec tout ce que Serge Bouchard m’a raconté pendant 10, 11 ans, en travaillant avec lui, avec sa colère contre un système. J’ai mieux compris pourquoi Serge a décidé de se battre pendant 50 ans pour nous faire apprendre ces histoires. Ça m’a bouleversé. »

Michelin, Michel-Maxime Legault
« Dès que Rue Duplessis est sorti, il y a plein de gens qui l’avaient lu qui m’ont dit : “Garoche-toi sur ce livre, c’est fascinant comment vos histoires se ressemblent tout en étant incarnées dans les lieux différents.” Michel-Maxime Legault a grandi dans une ferme et c’est son récit de transfuge de classe. Pauvreté économique, sociale, culturelle, un milieu rempli de préjugés, le racisme et l’homophobie ordinaires des années 1990… Michel-Maxime, qui est très sensible, ne se reconnaît pas dans ce milieu. On sent la distance de classe qui se creuse au fur et à mesure de ses études qui vont le conduire à devenir comédien et dramaturge. C’est à la fois très touchant et vraiment très drôle. Comme quoi on peut regarder ce passé-là avec tendresse, mais avec beaucoup d’humour aussi. C’est même devenu une pièce de théâtre qui va être reprise chez Duceppe du 13 au 17 mai. »

Michelin
Quartz
93 pages