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Publié à 7h00 ✓ Lien copié Alexandre Vigneault La Presse Un ton franc
On a déjà lu un livre où Bono se raconte lui-même, Bono par Bono, un recueil d’entretiens publié en 2005 par Michka Assayas. Or, même si ce livre était éclairant, il avait une lacune : il parlait plus de politique que de musique. Obsédé par sa campagne pour l’annulation de la dette des pays africains, il résistait à remonter le fil du temps pour se raconter, lui, et l’histoire de son immense groupe. Surrender corrige ça : Bono s’y ouvre avec franchise et met l’accent sur U2, de l’audition dans la cuisine de Larry Mullen Jr. aux plus grands stades du monde en passant par les studios où sont nées les chansons du groupe.
Trois hommes en colère
« Une maison ne suffit pas à faire un foyer », chante Bono dans Sometimes You Can’t Make It On Your Own, adressée à son père Bob. Le jeune Paul Hewson a perdu sa mère à 14 ans. Une absence douloureuse que son père, son frère aîné et lui ont enterrée dans le silence. Et la colère. Bono a trouvé dans la musique un exutoire à sa tragédie personnelle, mais aussi à la violence qui frappait l’Irlande durant son adolescence. La musique punk, d’abord : les Ramones, les Clash, les Sex Pistols.