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«Toute la couleur du monde»: l’art économe de CS Richardson

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Le ciel n’est jamais que bleu — plutôt cyan, égyptien, azur ou sarcelle — et la mer est rarement calme dans le plus récent roman de CS Richardson, Toute la couleur du monde. Henry, son protagoniste, reçoit un canif alors qu’il est encore tout jeune. Ce n’est cependant pas pour se battre, mais bien pour affûter ses crayons de couleur, principales armes dont il disposera pour résister à cette vie de deuils et de traumas.

Orphelin trop tôt, il est pris en charge par sa mamie aux précieux conseils : « Ouvre les yeux, bon prince. Tu ne trouveras jamais rien dans le noir. » La vie passe en un coup de vent dans ce roman minimaliste, et le voilà bientôt aux portes de l’université, où il essuie le refus de la faculté des arts. « Méticuleux, mais sans originalité », dira-t-on de son travail. Il se tourne alors vers l’histoire de l’art.

Professeur, marié à une de ses étudiantes — Alice —, son bonheur est à nouveau emporté par un accident. Veuf, étourdi et désemparé, il s’enrôle dans l’armée pour se joindre à l’effort de guerre canadien en Sicile, où les Alliés tentent de repousser les puissances de l’Axe. Le drame qui l’attend menace la couleur de son monde : « Aucun pastel vif ne distrait ton attention ; les teintes réconfortantes s’en sont allées. Tout n’est plus qu’éclat aveuglant, ombre inquiétante. » 

Il revient au pays en un morceau, mais la guerre est un terrain miné qu’il traîne avec lui. Le quotidien le soumet à de nouveaux combats où,

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