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«Trust»: argent comptant

 

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L’argent est-il une fiction ? Trust, le 2e roman de Hernán Díaz, romancier américain né à Buenos Aires en 1973, lui a valu le prestigieux prix Pulitzer 2023. Une fascinante hydre à quatre têtes qui démonte habilement les mythes de l’argent, de la finance et du récit de soi.

Tout commence par un roman intitulé « Obligations », dans lequel Harold Vanner, son auteur, raconte la vie de Benjamin Rask, richissime financier américain de la première moitié du XXe siècle fasciné par les « contorsions de l’argent ».

Viennent ensuite son mariage avec une jeune femme issue d’une vieille famille aristocratique, les activités philanthropiques de son épouse au coeur de la société new-yorkaise, leur discrétion légendaire et tous les mystères qu’on leur prête.

Au moment du krach de 1929, alors que Rask enregistre des bénéfices phénoménaux, ils ont été nombreux à l’accuser d’avoir orchestré la débâcle financière. « Derrière la main invisible, il y avait la sienne. » Il est peut-être même responsable, aussi, de la mort de sa femme décédée après des traitements pharmaceutiques expérimentaux dans une clinique de Zurich en Suisse — pour soigner sa schizophrénie.

La seconde partie, sobrement intitulée « Ma vie », est l’ébauche de l’autobiographie d’Andrew Bevel — qui a servi de modèle, on le comprend, au personnage de Benjamin Rask.

Le milliardaire américain s’attribue tous les mérites. « Mes initiatives ont sauvé l’industrie et les affaires américaines. » Bevel, héritier d’Adam Smith et des Quakers de la Nouvelle-Angleterre, ne recule devant aucune impudence : « Notre prospérité est la preuve de nos bonnes actions. »

Puis, dans « Un

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