Andréane Frenette-Vallières a reçu le prix Félix-Leclerc pour son premier recueil, Juillet, le Nord (Noroît, 2019), et a été finaliste aux prix Émile-Nelligan et des Libraires en 2020 pour Sestrales (Noroît). Elle nous offre, avec Tu choisiras les montagnes, son premier essai poétique dont il faut lire aussi les notes de fin, pertinentes et enrichissantes.
Dans une maison bleue sur la Côte-Nord, une voix trouve à parler d’un possible épanouissement de la parole. La route qui y mène va de la poésie à l’essai, retrace la femme harcelée en y trouvant le moyen d’ouvrir le sens de soi : « Il y a eu dans la bleue du tonnerre. Les portes en se fermant ont testé la charpente. Nos voix ont conduit la méchanceté mais aussi la ferme décision de dire. […] / Les îles ont joué la consolation blanche. J’ai pris un objet tranchant et ai laissé pleuvoir la rage. C’est la rage qui fonde la mutilation des bras. »
« Je t’écris depuis là », confie la poète, depuis la douleur, depuis la trouble conscience de ce qui l’a menée à chercher un appui sur le vent, l’eau, les heures tranquilles. Celle à qui elle écrit s’appelle Mona, qui aura une voix, un style italique. L’autre voix, celle imprimée en romain, est celle de la chercheuse, l’inquiète quêteuse de sens. Et cette recherche n’est pas sans audace : « Dans un contexte de violence conjugale, avant la dépendance ou la coercition, il y a de l’amour. […] Après les événements de violence, toute la raison du
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