Après la mort de son géniteur en 2023 et dans la veine autobiographique d’Un roman français (Grasset, 2009, prix Renaudot), l’un de ses meilleurs livres, à mi-chemin entre l’hommage et le règlement de comptes, Frédéric Beigbeder s’empare à son tour de la question du père avec le roman Un seul homme. Un homme dont l’existence a pour lui « consisté à échapper à la paternité ». Il tente ainsi de raconter et de comprendre ce père qui a longtemps été pour lui un mystère — et qui le sera sans doute à jamais —, remontant jusqu’aux années terribles passées dans un pensionnat catholique de Sorèze où « les châtiments corporels étaient quotidiens et la pédophilie tolérée en silence ». « Mon père, écrit Frédéric Beigbeder, a été victime d’une erreur judiciaire à 8 ans. » Il cherche des clés, fouille les archives, évoque ses riches heures de chasseur de têtes au service de grandes multinationales et de playboy flambeur qui aurait peut-être même été au service de la CIA, sans omettre ses dernières années en « businessman misanthrope » malade et ruiné. Un portrait fascinant, implacable et sensible.
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