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L’auteur a publié Et moi, je lis toujours (2022), L’entre-deux-mondes (2019) et Dans l’intimité du pouvoir (2016), le journal de son mandat auprès de la première ministre Pauline Marois à titre de directeur de cabinet adjoint. Il a travaillé dans les communications et la publicité, le milieu de la politique, puis celui des technologies chez Behaviour Interactif.
Je cours et je pense à autre chose. C’est un peu l’esprit qu’a voulu transmettre Haruki Murakami dans son Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, publié il y a quelques années. L’une des idées qu’il y développe est que toute activité que l’on fait longuement devient contemplative. Une sorte de méditation. C’est un auteur qui prend son temps. On comprend mieux pourquoi il publie des romans aussi volumineux, qui obligent le lecteur à passer quelques semaines en sa compagnie…
L’auteur japonais croit au travail, à la concentration, à l’importance de la durée. De s’inscrire dans la durée. La lecture nous inscrit dans la durée. Souvent, ce que l’on veut raconter s’avère être « une histoire plus longue qu’il n’y paraît au premier abord », dit-il dans Chroniques de l’oiseau à ressort, l’un de ses plus beaux romans. C’est qu’avec Murakami, les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent. « Pour ne penser à rien, il faut penser à des tas de choses », écrit le romancier. L’inverse est aussi vrai.
En lisant Murakami, on se sent comme avec Philippe Delerm à New York. On a l’impression de visiter des lieux familiers, de côtoyer des gens que l’on a déjà vus, de ressentir