Journaliste au quotidien Libération, romancier, Mathieu Lindon a parfois évoqué dans ses livres certaines amitiés trop vite disparues, lui qui a été proche de Michel Foucault (Ce qu’aimer veut dire, prix Médicis 2011) et d’Hervé Guibert (Hervelino, 2020). L’écrivain est le fils de l’éditeur Jérôme Lindon (1925-2001), qui a longtemps été à la tête des fameuses Éditions de Minuit, maison à l’ombre de laquelle il a « grandi dans une vision à la fois légendaire et quotidienne ». Les amis de ses parents avaient pour nom Samuel Beckett, Marguerite Duras, Claude Simon ou Alain Robbe-Grillet. À la fois admiratif et critique, Mathieu Lindon raconte son père et leur relation dans Une archive, un récit aussi décousu que rempli d’anecdotes — même si l’auteur reconnaît dans ces mémoires affectives avoir « une capacité inhabituelle à n’être au courant de rien ». Un bel exercice de souvenir et d’admiration, malgré un style bancal qui par moments envoie le lecteur dans les câbles.
Une archive
★★★
Mathieu Lindon, P.O.L., Paris, 2023, 240 pages
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