Tout lire sur: Radio-Canada Livres
Source du texte: Lecture
L’auteure d’un ouvrage qui blanchit deux policiers dans la mort de l’adolescent Neil Stonechild, survenue en 1990, gagne son procès en diffamation contre une professeure de l’Université de Regina.
En 2016, Candis McLean, qui se décrit comme une journaliste d’enquête, a publié When Police Become Prey: The Cold, Hard Facts of Neil Stonechild’s Freezing Death (Quand la police devient une proie : les vérités autour de la mort par hypothermie de Neil Stonechild, en français). Son livre remettait en question les conclusions d’une enquête indiquant que l’adolescent autochtone était sous la supervision de la police la nuit de sa mort en novembre 1990.
En réaction à la publication, Michelle Stewart, professeure agrégée à l’Université de Regina, avait qualifié l’ouvrage de déchet raciste
sur un réseau social.
Un ouvrage controversé
L’ouvrage, autopublié par Candis McLean, est le résultat d’une décennie de travail à la recherche de la vérité autour de cette tragédie qui, selon ses analyses, innocente les deux policiers incriminés dans le rapport d’enquête.
La parution du livre avait suscité des remous, soulevés en partie par la Coalition contre le racisme de la Saskatchewan (Saskatchewan Coalition Against Racism). La controverse avait mené à l’annulation d’événements-rencontres avec l’auteure.
Présente dans ce mouvement, Michelle Stewart, qui, en plus d’avoir publié un commentaire désobligeant, avait appelé et incité des organisateurs à annuler des séances de dédicaces en Saskatchewan et au Manitoba.
Le juge Robertson devait, entre autres, déterminer s’il y avait un cas de diffamation.
Une insulte dirigée contre l’auteure
Après la lecture de l’ouvrage, le juge écrit n’y avoir rien trouvé de raciste dans l’ouvrage.
Dans sa décision, il souligne que l’affirmation de [Michelle Stewart] selon laquelle le livre est raciste est objectivement fausse. [Elle] n’a pas non plus cité d’élément dans le livre qui soutiendrait le commentaire qu’elle a publié
.
De plus, il ajoute que l’œuvre n’est pas une fiction, mais un plaidoyer qui exprime et explique l’opinion et les convictions personnelles de l’auteure, fondées sur ses recherches. Il est étroitement lié à l’auteure.
Ainsi, l’insulte dirigée contre l’ouvrage s’étend aussi à son auteur, juge-t-il.
J’estime qu’une personne raisonnable pourrait, à partir des mots contestés et du contexte dans lequel ils ont été affichés, raisonnablement déduire que l’auteure était raciste ou que c’était l’implication voulue.
Des dommages-intérêts
L’auteure du livre réclamait 165 642 $ en dédommagement.
Cependant, le juge lui accorde 6450 $, dont 1000 $ en dommages-intérêts généraux pour diffamation.
Le reste sert à dédommager l’auteure pour des ruptures de contrats
. Michelle Stewart a été reconnue coupable d’avoir fait annuler les ententes entre les propriétaires de lieux et Candis McLean pour sa tournée.
Avec les informations d’Alexander Quon